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Alors que les États-Unis deviennent l’épicentre de la pandémie de Covid-19, cette crise sanitaire met en lumière un autre drame : le virus fait plus de victimes chez les personnes noires. Une situation qui n’est pas sans rappeler les heures les plus sombres de l’Amérique.

Les États-Unis comptent déjà plus de 15 000 morts sur leur territoire à l’heure où nous écrivons, chiffre en augmentation exponentielle. Toutefois, malgré ce que l’on pensait, la maladie fait bien des discriminations : en effet, les personnes noires sont beaucoup plus touchées par le virus. La première raison est très simple : les personnes noires vivent majoritairement dans des quartiers pauvres et en manque d’infrastructures médicales et de médecins.

Mercredi, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont rendu une étude basée sur un échantillonnage de la population. Les CDC en ont conclu que les personnes noires étaient plus touchées par le Covid-19. Ainsi dans cette étude, 59 % des personnes sondées sont blanches, tandis que 18 % sont noires. Eh bien, malgré tout, les personnes contaminées sont à 33 % noires. Tous les autres chiffres parlent d’eux-mêmes : à Chicago par exemple, alors que les personnes noires représentent moins d’1/4 de la population, la mortalité chez cette communauté atteint les 72 %. Le Michigan ne compte que 14 % de personnes noires, mais ces dernières représentent 33 % des cas de contamination.

Les inégalités raciales sont un fléau dans ce pays, qui ne parvient pas à faire la paix avec son passé d’esclavagisme et de ségrégation raciale. La pauvreté continue de toucher majoritairement les personnes noires : on compte 21,2 % de Noirs parmi les populations les plus précaires, contre 18,3 % d’Hispaniques, 10 % d’Asiatiques et 8,7 % de Blancs. Malgré l’abolition de la ségrégation, certaines villes continuent d’imposer une séparation ethnique entre quartiers. Ainsi, les personnes noires sont-elles reléguées dans des quartiers que l’on peut qualifier de déserts médicaux, où se procurer à manger relève parfois quasiment de l’impossible, selon l’épidémiologiste Sharrelle Barber de la Drexel University. « Ces inégalités de structures vont réellement façonner les inégalités raciales de cette pandémie« , affirme-t-elle au New York Times.

Les inégalités raciales sont un fléau majeur outre-Atlantique. Cette pandémie prouve que le plus puissant État du monde n’a pas fait la paix avec son passé raciste.

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