L’immigration est une force profondément influente qui façonne les sociétés et les économies du monde entier depuis des siècles, mais elle semble avoir atteint son apogée au cours des dernières années. De manière générale, l’immigration est assez mal vue et est considérée comme une source de nombreux problèmes comme la criminalité. Cependant, une étude a montré que ce n’est pas vraiment le cas.
Le taux d’incarcération des immigrants est de 60 % inférieur à celui des personnes nées aux États-Unis
Le lien entre l’immigration et les taux de criminalité est une question controversée et à multiples facettes qui exige une compréhension nuancée. Alors que les débats publics perpétuent souvent le stéréotype selon lequel les immigrants sont intrinsèquement plus enclins au comportement criminel, les preuves empiriques suggèrent une réalité plus complexe. De nombreuses études ont en effet montré que les immigrants, dans leur ensemble, ne sont pas plus susceptibles de commettre des crimes que leurs homologues nés dans le pays.
C’est le cas de cette nouvelle recherche réalisée par les chercheurs de l’université Stanford. Selon les résultats de l’étude publiée sur le National Bureau of Economic Research, l’immigration n’a pas contribué à l’augmentation des taux de criminalité aux États-Unis au cours des 140 dernières années, soit depuis les années 1880. Plus encore, les chercheurs ont découvert que les immigrants sont moins susceptibles d’être emprisonnés que les personnes nées aux États-Unis.
Plus précisément, l’étude a révélé que, de nos jours, les immigrants sont en fait 30 % moins susceptibles d’être incarcérés que les personnes blanches nées aux États-Unis. Même lorsque les chercheurs ont inclus les Noirs américains – dont les taux de détention sont les plus élevés dans la population générale – la probabilité qu’un immigrant soit incarcéré était de 60 % inférieure à celle des personnes nées aux États-Unis. Et selon les chercheurs, cette tendance ne se limite pas aux États-Unis, mais peut être observée dans de nombreux autres pays.
Les immigrants sont moins enclins à commettre des crimes au vu de leur situation
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont analysé des données obtenues auprès du Bureau du recensement des États-Unis. Les résultats de leur analyse ont montré que si le taux d’incarcération des immigrants étaient effectivement plus élevé que celui de leurs homologues nés aux États-Unis avant les années 1870, la donne a changé après cette période. Entre les années 1880 et 1960, le taux d’incarcération entre les deux groupes était similaire. Et c’est à partir des années 1960 qu’il a été observé que les immigrants étaient moins susceptibles d’être incarcérés que les natifs américains.
Les chercheurs ont cependant noté qu’il y avait une exception, et cela concernait les Mexicains et d’autres immigrants provenant d’Amérique centrale. Toutefois, il est possible que cela soit dû au fait que les données étudiées combinaient les incarcérations pour des actes criminels et pour les délits d’immigration. Quant aux causes possibles de ces différences dans les taux d’incarcération des immigrés et des natifs américains, les chercheurs ont précisé que l’étude ne permettait pas de les définir.
Ils ont cependant des théories sur le sujet. Les chercheurs ont notamment expliqué que ceux qui sont nés aux États-Unis – surtout les Blancs – étaient plus susceptibles d’être au chômage, célibataires et en mauvaise santé. Cela les rend plus susceptibles de commettre des crimes. En revanche, les immigrants trouvent plus facilement des emplois manuels stables, et sont en plus adaptables et résilients que leurs pairs.
L’immigration est bénéfique pour l’économie d’un pays
De tout temps, l’immigration a eu des effets positifs sur les sociétés d’accueil, les chercheurs évoquent ici la baisse de la criminalité mais nombreux sont les pays qui ont pu profiter d’intelligences, de savoir-faire et de main-d’oeuvre qu’ils n’auraient pu espérer obtenir sans les vagues migratoires. La croissance économique allemande a par exemple été dopée par l’arrivée des migrants. En ces temps troublés, on oublie trop souvent de jeter un oeil sur les bienfaits de la différence et du métissage des cultures à travers l’histoire. Par ailleurs, cette étude prouve que l’immigration est bénéfique pour l’économie d’un pays, même 100 ans après.
