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Rencontrez les porcs de l’âge du fer, des hybrides cochons-sangliers redoutables

Ils sont au cœur d’un débat qui oscille entre opportunités agricoles et risques environnementaux

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— © Miguel Tremblay / Wikimedia Commons

Les porcs de l’âge du fer sont au cœur d’un débat qui oscille entre opportunités agricoles et risques environnementaux. Ces animaux hybrides, qui combinent les traits des deux espèces parentes, ont fait leur apparition dans des contextes divers. Alors que leur chair est réputée délicieuse et que leur élevage présente certains avantages pratiques, leur prolifération incontrôlée pose de sérieux problèmes écologiques.

Une race hybride

L’hybridation entre cochons domestiques et sangliers n’est pas un phénomène récent. Des tentatives d’élevage d’hybrides ont été enregistrées dans diverses régions du monde. Ces hybrides résultent généralement de l’accouplement de sangliers mâles avec des truies de races comme le tamworth ou le Gloucester Old Spots. Leur ressemblance avec les premiers cochons domestiqués par l’Homme pendant l’Antiquité leur a valu le nom de « porcs de l’âge du fer ». 

Selon le site web Wild Farming, ces animaux présentent une morphologie distincte : des oreilles plus grandes, un museau légèrement plus court et un dos plus arrondi par rapport aux sangliers. Leur pelage peut varier en nuances de brun et leur chair sombre et savoureuse en fait une alternative de choix à la viande de sanglier.

Dans une exploitation près de Tomintoul, en Écosse, ces hybrides ont d’abord été introduits pour des tâches agricoles, telles que le labour des terres. Rapidement, leur chair a suscité l’intérêt pour son goût unique. Contrairement aux sangliers, ces animaux sont plus dociles et plus facilement gérables, ce qui réduit les contraintes d’élevage.

Les avantages de l’élevage de porcs de l’âge du fer

L’un des avantages clés de l’élevage de ces hybrides est leur productivité accrue. Leur croissance est plus rapide et ils sont plus prolifiques, des atouts économiques non négligeables pour les agriculteurs. De plus, leur comportement moins agressif signifie qu’il n’est pas nécessaire d’obtenir des permis spéciaux pour animaux sauvages dangereux. Ces traits rendent l’animal particulièrement attrayant pour les agriculteurs en quête de rentabilité et de facilité d’élevage.

Cependant, ce mélange génétique ne résulte pas toujours d’une démarche intentionnelle. En Suède, des agriculteurs ont signalé que des sangliers franchissaient leurs clôtures électrifiées pour s’accoupler avec les truies, entraînant la naissance de plus d’une centaine de porcelets hybrides dans une seule ferme.

Mais ce n’est pas seulement leur productivité qui attire les éleveurs. La qualité de leur chair a également été soulignée comme un atout majeur. Certaines fermes écossaises ont même découvert que la viande de ces porcs hybrides est exceptionnellement savoureuse, rivalisant avec celle des sangliers et enrichissant ainsi l’offre gastronomique.

— © Philippe Rouzet / Flickr

Les défis environnementaux posés par les hybrides

Cependant, la face sombre de ces hybrides réside dans leur potentiel à devenir une espèce envahissante. Au Canada, par exemple, des fermes ont initialement élevé ces animaux pour leur résilience aux conditions hivernales. Cependant, suite à l’effondrement du marché de la viande de sanglier, ces hybrides ont été relâchés dans la nature, où ils se sont multipliés rapidement. Ils ont dévasté la faune et la flore locales, détruisant les habitats et faisant concurrence aux espèces indigènes pour les ressources alimentaires.

Des experts, comme le Dr Ryan Brook de l’université de la Saskatchewan, alertent sur la menace écologique que représentent ces animaux. Non seulement ils s’adaptent facilement à différentes conditions environnementales, mais ils sont également difficiles à contrôler en raison de leur intelligence et de leur comportement insaisissable, surtout lorsque la pression de la chasse s’intensifie.

Les porcs de l’âge du fer offrent une illustration complexe des dilemmes auxquels sont confrontés agriculteurs et écologistes. Leur élevage peut apporter des avantages économiques et gastronomiques, mais leur prolifération incontrôlée représente une menace sérieuse pour les écosystèmes. Pour aller plus loin, voici 6 animaux hybrides qui existent bel et bien.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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