premiers humains feu
— Gorodenkoff / Shutterstock.com

De nouvelles preuves suggèrent que les premiers humains à s’être établis en Europe maîtrisaient déjà le feu il y a environ 245 000 ans, soit des dizaines de milliers d’années plus tôt qu’on ne l’estimait jusqu’à présent.

Des preuves précoces de l’utilisation du feu en Europe

Publiés dans la revue Scientific Reports, ces récents travaux ont impliqué l’analyse chimique d’objets provenant de Valdocarros II, gigantesque site archéologique situé dans le centre de l’Espagne. Si la présence de certains composés indiquait clairement une combustion, il semble que les feux en étant à l’origine n’étaient pas accidentels.

« Nous avons trouvé des preuves irréfutables que des objets ont été volontairement brûlés, ce qui indique une maîtrise précoce du feu, qui aurait été utilisé pour cuisiner ou se défendre 50 000 ans plus tôt que prévu », détaille Clayton Magill, chercheur à l’université Heriot-Watt et auteur principal de l’étude.

Selon le chercheur, la configuration spatiale de plusieurs foyers indique qu’ils encerclaient quelque chose, potentiellement une zone où des humains vivaient ou se retrouvaient, voire un enclos destiné aux animaux.

Photographies de différents foyers identifiés à Valdocarros II — © Magill et al. / Scientific Reports 2023

On ignore précisément quelle espèce d’humains primitifs a pu créer ces feux. Des analyses ont révélé que l’Homme moderne n’était arrivé en Europe occidentale qu’il y a 54 000 ans environ, impliquant qu’il s’agisse de l’oeuvre d’homininés s’y étant établis bien plus tôt, tels que Néandertal ou Homo erectus.

D’importantes implications

Bien que cette chronologie soit encore largement discutée, des preuves découvertes en Israël ont montré que les humains maîtrisaient déjà cet art délicat il y a un million d’années. Selon les auteurs de la nouvelle étude, déterminer précisément quand cette aptitude (ayant favorisé le comportement social et contribué au développement de nos capacités cognitives) est apparue a d’importantes implications pour notre compréhension de l’évolution humaine.

« Ces nouveaux travaux contribuent à combler des lacunes concernant l’utilisation du feu, qui définit en grande partie notre espèce », souligne le chercheur. « Pouvoir cuire des aliments pour nourrir nos gros cerveaux a contribué à notre réussite d’un point de vue évolutif. »

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