L’espace est un théâtre d’interactions gravitationnelles aux conséquences souvent imprévisibles. Une illustration frappante de ces dynamiques est l’image d’Arp 142, capturée par le télescope Hubble. Loin d’être une simple photographie, ce cliché révèle une transformation stupéfiante : deux galaxies autrefois distinctes semblent se fondre en une silhouette ressemblant à un oiseau, qui veillerait sur un œuf.
Arp 142 n’est pas une galaxie unique, mais plutôt un duo de galaxies étroitement enchevêtrées dans une danse gravitationnelle. Situé à 326 millions d’années-lumière de la Terre, dans la constellation de l’Hydre, ce phénomène céleste est composé d’une grande galaxie spirale, connue sous le nom de NGC 2936, et d’une petite galaxie elliptique, appelée NGC 2937. Leur proximité a engendré une distorsion mutuelle, et parfois même une fusion ou une déformation considérable.
Ce qui rend cette image particulièrement fascinante est son potentiel pour déclencher ce que l’on appelle la paréidolie. Cette tendance humaine à voir des formes familières dans des objets ou des structures sans lien apparent fait d’Arp 142 un sujet de discussion animé. Certains y voient un colibri, d’autres un pingouin, et même quelques-uns un dauphin échoué. Cependant, derrière cette illusion réside une vérité scientifique : les galaxies sont en interaction gravitationnelle, engendrant des formes uniques et des phénomènes remarquables.
L’image d’Arp 142 n’est pas une nouveauté. Elle a été capturée en 2013 mais revient sur le devant de la scène, car elle s’intègre dans un effort continu pour cataloguer les galaxies dites « particulières ». Ce travail, initié en 1966 par l’astronome américain Halton Arp, recense les galaxies en interaction ou en phase de fusion. La technique derrière cette image mêle lumière visible et infrarouge, capturée par la caméra à grand champ 3 de Hubble, installée lors de la dernière mission de maintenance en 2009, selon la NASA. Par ailleurs, Hubble capture une image spectaculaire dans l’infrarouge proche.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Live Science