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Les homosexuels et lesbiennes, des victimes oubliées du génocide nazi

Entre 5 000 et 15 000 furent envoyés dans des camps de concentration

Il y a 78 ans, le camp de concentration et d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau était libéré. Depuis, la date du 27 janvier rappelle la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste. Cette année, les célébrations ont été organisées au Bundestag allemand. L’Allemagne a tout particulièrement salué la mémoire des hommes tués ou persécutés en raison de leur orientation sexuelle. Pour rappel, ce mouvement nazi dirigé par Adolf Hitler a causé plus de six millions de morts, comprenant des juifs, des opposants, des Roms, mais aussi des homosexuels.

Les victimes homosexuelles de l’Holocauste emprisonnées et maltraitées

L’Holocauste est une tache sombre dans l’histoire de l’humanité. Les nazis ont assassiné des millions de personnes juives et d’autres victimes qu’ils considéraient comme des sous-hommes. Il s’agissait notamment des Noirs, des handicapés et des homosexuels. Il faut attendre les années 70 pour qu’on entende parler des histoires d’homosexuels dans les camps de concentration. Sous le régime nazi, près de 50 000 homosexuels ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Selon l’Holocaust Memorial Day Trust, la plupart ont été envoyés dans des prisons de police, tandis que les autres ont été envoyés dans des camps de concentration.

Même en prison, les homosexuels subissaient des traitements différents. Outre les travaux forcés, ils vivaient dans des quartiers bien distincts. Dans le camp de concentration de Sachsenhausen, ils étaient placés dans un bloc dédié appelé « sissy », parce que les nazis pensaient que l’homosexualité se transmettait telle une maladie contagieuse. Dedans, interdiction de parler aux autres détenus. Comme si leur condamnation ne suffisait pas, ils étaient aussi soumis à des formes de cruauté. Si dormir offrait un semblant de liberté aux prisonniers, les homosexuels devaient suivre des consignes strictes durant leur sommeil. Ils n’avaient pas le droit de dormir les bras couverts même s’il faisait froid. On leur interdisait de mettre les mains sous la couverture afin d’éviter qu’ils ne se touchent.

mémorial
© Manfred Brueckels / Wikimedia Commons

Si l’un d’eux, par malheur, essayait d’aller à l’encontre de ces règles, les conséquences étaient terribles. Pour aggraver la situation, les homosexuels portaient la marque d’un triangle rose, un signe qui les distinguait des autres détenus. De plus, les homosexuels subissaient d’effroyables formes de torture dans les camps de concentration. Dans la recherche de traitement contre l’homosexualité, beaucoup ont été castrés, tandis que d’autres ont été tués lors d’expériences médicales brutales. Sans parler des actions de meurtre collectif durant lesquelles les nazis massacraient des centaines d’hommes homosexuels à la fois.

Une vie impossible à reconstruire

Ceux qui ont survécu aux camps de concentration se sont attelés à la tâche pour tenter de reconstruire leur vie. Toutefois, après avoir enduré des années de persécution, de violence et de traumatisme, c’était presque impossible de tourner la page. Apparemment, il n’y avait pas que les nazis qui les malmenaient, car les détenus continuaient d’être considérés comme des criminels même après leur libération. Certains vivaient mal les attitudes des autres à l’égard de leur déviance qu’aussitôt délivrés, ils retournaient derrière les barreaux pour d’autres crimes.

La stigmatisation comptait également parmi les facteurs qui empêchaient la réinsertion des homosexuels. Beaucoup de gens n’avaient pas de sympathie pour les victimes homosexuelles si bien qu’elles sont retournées dans l’ombre. Les personnes qui apprenaient leur antécédent les abordaient souvent avec hostilité en raison de leur identité. On pensait que les victimes homosexuelles de l’Holocauste avaient été négligées à cause de leur nombre relativement faible. En vérité, cet effacement de leur histoire résulte de la suppression systématique de leur genre.

victime génocide nazi
— asiandelight / Shutterstock.com

Ils étaient considérés comme un danger pour la nation

L’homosexualité masculine était, en vertu des dispositions du paragraphe 175 du Code pénal, officiellement interdite dans l’Allemagne de Weimar. Néanmoins, plusieurs villes allemandes, notamment Berlin, ont vu ce mouvement s’épanouir. Le 4 avril 1938, une directive de la Gestapo ordonna l’incarcération des homosexuels. Entre 1933 et 1945, environ 100 000 hommes présumés homosexuels furent arrêtés. Les tribunaux ont condamné 50 000 d’entre eux à une peine dans des prisons normales, tandis que 5 000 à 15 000 hommes ont été enfermés dans des camps de concentration.

Selon les nazis, l’homosexualité était une faiblesse, si bien qu’un homme ayant une autre orientation sexuelle ne serait pas capable de défendre sa nation. Ce genre représentait un vrai danger racial, car les homosexuels ne pouvant pas se reproduire causeraient aussi le déclin du taux de natalité en Allemagne. Par ailleurs, il faut savoir que les persécutions s’adressaient plus à la gent masculine. Les lesbiennes ne figuraient pas comme une menace réelle pour les nazis, si bien qu’elles n’étaient pas généralement visées.

génocide nazi

Pour survivre dans les camps, certains détenus homosexuels avaient recours à la protection d’un Kapo, leur encadreur. Ce dernier leur offrait une vie moins dure contre des faveurs sexuelles. D’autres, plus chanceux, ont réussi à obtenir des emplois administratifs. La castration servait aussi d’issue pour les prisonniers. En effet, la justice pénale préconisait l’ablation d’une partie de l’organe génital de l’homme pour traiter cette déviance.

Pour aller plus loin, découvrez l’histoire des lesbiennes sous le Troisième Reich, des existences bien trop souvent évincées.

Par Arielle Lovasoa, le

Source: Pink News

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  •  » Les nazis pensaient que l’homosexualité se transmettait telle une maladie contagieuse  » … Est ce que cela ne vous rappelle pas certains discours d’un certain homme politique Français qui estime que de parler d’Homosexualité favoriserait une sorte de mimétisme sexuel au sein de la population .. Comme quoi les fantasmes morbides entourant cette sexualité persistent malheureusement encore …