C’est maintenant prouvé : les Néandertaliens mangeaient du poisson, des moules et des phoques. Ce constat est le résultat d’une étude faite récemment sur le site de Figueira Brava, au Portugal.

Poissons et requins au menu du Néandertalien

Cette nouvelle découverte s’ajoute aux nombreuses études existantes attestant de l’importance des produits de la mer dans l’alimentation de nos lointains ancêtres. À l’époque préhistorique, les hommes comptaient beaucoup sur les ressources marines pour se nourrir, tout comme nous le faisons aujourd’hui. Et pourtant, durant des décennies, nous pensions que cette capacité de se nourrir à partir des produits de la mer et des rivières était propre à notre espèce.

Il y a entre 106 000 et 86 000 ans, dans une grotte de Figueira Brava, près de Setubal, des Néandertaliens mangeaient des moules, du crabe, du poisson, mais aussi des requins, des anguilles, de la dorade, des oiseaux de mer, des dauphins et des phoques. Ces aliments marins représentaient jusqu’à 50 % de l’alimentation de ces Néandertaliens, comme l’a constaté l’équipe de recherche dirigée par le Dr João Zilhão de l’université de Barcelone, en Espagne. Le reste de leur régime alimentaire était constitué d’animaux terrestres comme des cerfs, des chèvres, des chevaux, des aurochs et des tortues.

Les premières études attestant de l’exploitation des ressources marines par les humains modernes (Homo sapiens) remontent à environ 160 000 ans en Afrique australe.

― Chettaprin.P / Shutterstock.com

Un stimulant pour le cerveau

Quelques chercheurs ont avancé une théorie selon laquelle les acides gras des fruits de mer, connus pour stimuler le cerveau, auraient accéléré le développement cognitif des premiers humains modernes.

Une théorie qui pourrait expliquer l’inventivité et la créativité dont faisaient preuve les populations humaines il y a environ 200 000 ans en Afrique. Et qui expliquerait aussi pourquoi l’Homo sapiens a surpassé d’autres espèces humaines comme les Néandertaliens et les Denisoviens.

L’étude réalisée à Figueira Brava indique pourtant que les habitants de Néandertal comptaient autant sur les produits de la mer pour leur alimentation que l’Homo sapiens vivant en Afrique australe à la même époque.

Zilhão et son équipe affirment avoir identifié des « middens », terme habituellement utilisé pour désigner des structures créées par l’homme (piles, tas, monticules) et construites presque exclusivement à partir de coquilles.

Pour le Dr Matthew Pope, de l’Institut d’archéologie à l’UCL, University College London, au Royaume-Uni, « [ces middens] sont importants car ils suggèrent un comportement humain régulier et organisé, de la collecte des coquillages à leur traitement et leur rejet« .

Le Dr Pope, qui n’a pas participé à cette étude récente, ajoute cependant : « Dans le monde entier et à des périodes plus récentes dans l’histoire de l’humanité, les chasseurs-cueilleurs de coquillages vivant près des côtes s’investissaient beaucoup dans la construction de telles structures, allant même jusqu’à y enterrer leurs morts. »

« Donc décrire ces amas de coquillages comme des « middens » est plutôt audacieux. Mais il est vrai que ces amas sont comparables aux accumulations de coquilles datant de l’âge de pierre moyen en Afrique.« 

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