
Près de 2 millions d’années se sont écoulées depuis que les premiers humains archaïques se sont aventurés hors du continent africain. En réexaminant des témoignages trouvés en Géorgie, des chercheurs sont parvenus à des conclusions intrigantes.
Mystère à Dmanissi
Les plus anciennes preuves squelettiques de la présence de notre lignée en Eurasie ont été découvertes dans le village géorgien de Dmanissi en 1991. Bien que ces cinq crânes d’hominidés anciens aient été officiellement attribués à Homo georgicus, largement considéré comme un Homo erectus primitif, certains pensent qu’il s’agirait plutôt des témoignages d’Homo ergaster, également étroitement lié à cette espèce apparue en Afrique il y a 1,9 million d’années.
Récemment, des chercheurs ont procédé à une analyse phylogénétique détaillée de ces restes anciens. « Nous estimons que les hominidés de Dmanissi n’ont pas partagé un ancêtre commun unique avec H. erectus ou H. ergaster, et ne pouvons soutenir leur affiliation à l’une ou l’autre de ces espèces », écrivent-ils, dans un article pré-publié sur le serveur bioRxiv.
En examinant le spécimen le plus ancien, qui aurait appartenu à un individu adulte de sexe masculin, l’équipe a également constaté un volume crânien inférieur de 30 à 33 % à celui attendu. Un degré de variation frappant suggérant que l’assemblage de Dmanissi représente deux espèces humaines distinctes.

« Si nous supposons que les hominidés de Dmanissi constituent une seule espèce, nous nous trouvons face à une situation inédite dans laquelle certains crânes d’hommes adultes peuvent être remarquablement plus petits que ceux de femmes », écrivent les auteurs de l’étude. « Dans le cas de l’évolution humaine, un tel schéma n’avait jusqu’à présent jamais été signalé et constituerait un changement de paradigme considérable. »
De vastes implications potentielles
Sur la base des datations réalisées, l’individu le plus ancien était vraisemblablement présent dans la région il y a 1,8 million d’années, et les quatre autres il y a entre 1,77 et 1,07 million d’années.
Si la théorie des chercheurs selon laquelle H. georgicus n’était pas directement lié à H. erectus résiste à un examen approfondi, l’histoire de l’évolution humaine pourrait être bouleversée.
En 2023, une étude avait suggéré qu’une apocalypse glaciale avait condamné les premiers hommes ayant colonisé l’Europe.
Voilà pourquoi, il ne faut pas trop s’arcbouter sur les théories communément admises, sachant qu’avec l’enchainement des découvertes, ce que l’on considère comme intangible peut très bien s’avérer caduque assez rapidement !!