Académiciens de médecine et de pharmacie se sont prononcés en faveur du déremboursement de l’homéopathie et de la fin de son enseignement dans les facultés de médecine, de pharmacie et vétérinaire. Publié ce jeudi, le communiqué a rassemblé 58 voix pour, 16 contre et 8 abstentions.

La fin du remboursement de l’homéopathie et de son enseignement dans les facultés ?

Si plus de la moitié des Français (58 %) affirme déjà avoir utilisé à plusieurs reprises des produits homéopathiques selon un sondage Ipsos datant d’octobre 2018, son efficacité n’a, selon les Académies de médecine et de pharmacie, jamais été démontrée. Dans un communiqué officiel voté à une large majorité, celles-ci expliquent notamment que « les méta-analyses rigoureuses n’ont pas permis de démontrer une efficacité des préparations homéopathiques » et que « le remboursement de ces produits par la Sécurité Sociale apparaît aberrant à une période où, pour des raisons économiques, on dérembourse de nombreux médicaments classiques pour insuffisance (plus ou démontrée) du service médical rendu ».

Un constat qui a poussé les académiciens à se prononcer jeudi 26 mars en faveur du déremboursement de l’homéopathie par l’assurance maladie « tant que la démonstration d’un service médical rendu suffisant n’en aura pas été apportée » et à remettre en cause son usage par les professionnels de santé en l’absence de réserves liées à cet usage, l’information imprécise du public ou la délivrance de diplômes universitaires d’homéopathie par les facultés de médecine et de pharmacie. Si les académiciens de médecine avaient déjà adopté une position similaire par le passé, c’est une première pour les pharmaciens. Cet avis pour le moins tranché intervient alors que le débat sur l’utilité de l’homéopathie fait rage en France.

La Haute Autorité de Santé doit se prononcer sur cette question en juin prochain

Il y a un an, le collectif Fakemed, créé par 124 médecins, avait fait les gros titres de l’actualité en signant une tribune particulièrement virulente contre l’utilisation de l’homéopathie et des médecines alternatives. Suite à la parution de ce nouveau communiqué, le collectif s’est félicité de cette prise de position « sans équivoque » en faveur du déremboursement de l’homéopathie. Saisi en août dernier par le ministère de la Santé, la Haute autorité de Santé (HAS) se prononcera quant à elle en juin sur « le bien fondé du remboursement des médicaments homéopathiques ». Son rapport portera sur 1 200 médicaments produits par les laboratoires Boiron, Lehning et Weleda, et évaluera notamment « leur efficacité » et « leur intérêt » pour la santé publique.

Considérée comme la plus populaire des médecines « douces » ou « alternatives » en France, l’homéopathie consiste à administrer des substances en quantité infinitésimale dans l’espoir de guérir. Il est important de souligner que cette dernière jouit également d’un statut particulier sur notre territoire, étant donné que les médicaments homéopathiques sont les seuls sur le marché à être remboursés (jusqu’à 30 %) sans que leur efficacité n’ait jamais été officiellement prouvée. Bien que les académiciens ne nient pas la croyance des Français en l’homéopathie (72 % d’entre eux affirment croire en ses bienfaits selon un sondage Odoxa) ou leur fort attachement à ce type de traitement supposé, ils l’expliquent « par la connaissance insuffisante et/ou la sous-estimation de l’effet placebo ».

S’abonner
Notifier de
guest

9 Commentaires
Le plus populaire
plus récent plus ancien
Inline Feedbacks
View all comments
pierre
pierre
5 années

Le jour où ils arriveront à nous faire un médicament efficace, et sans effet secondaire, j’arrête l’homéo !

Demain, ils vont vouloir interdire le port de la ceinture en voiture parce qu’ils ne font plus assez d’opérations…

FEDERER Catherine
FEDERER Catherine
5 années

Cela fait plus de 20 ans que je prends le traitement hiver contre la grippe et ça marche très bien, je prends également de l’homéopathie pour réguler ma tension et contre mes douleurs articulaires, s’ils ne remboursent plus on fera quoi ? prendre leurs produits chimiques? hors de questions, je… Lire la suite »