S’inspirant des trois lois de la robotique d’Asimov, le personnage de RoboCop est créé à travers trois directives : servir le public, protéger les innocents et faire respecter la loi. Dans un futur dystopien où la ville de Detroit est au bord du chaos, seul RoboCop avec ses capacités incroyables pourra espérer y remettre de l’ordre. Retour sur cette franchise culte qui prend ses racines à la fin des années 80 !

 

En 1982, Edward Neumeier se trouve sur le tournage de Blade Runner, le chef-d’oeuvre de Ridley Scott où Harrison Ford donne la réplique à des androïdes dans une histoire inspirée d’un roman de Philip K. Dick. C’est dans cet environnement qu’Edward écrit le personnage de RoboCop sans trop savoir ce qu’il pourra en faire par la suite. Après avoir peaufiné son concept, il propose le script à plusieurs réalisateurs qui le refusent jusqu’à ce que Paul Verhoeven, un réalisateur connu pour son goût pour la violence, accepte la proposition. C’est Orion Pictures, société de production responsable de Terminator quelque temps plus tôt, qui va prendre la direction du projet.

 

 

Avant de devenir RoboCop, l’homme derrière l’armure se nomme Alex Murphy. C’est un officier du département de police de Detroit. Religieux, élève studieux à l’académie de formation, un sens aigu de la justice et un respect immuable pour la loi, voilà comment caractériser Alex. Devant la violence qui sévit dans certaines zones des villes américaines, le gouvernement décide de fabriquer des unités robotiques pour soutenir les forces de l’ordre. Afin que le robot soit optimal, il a besoin d’un corps et d’un profil psychologique humains, et lorsque Alex meurt durant une fusillade, c’est lui qui est choisi pour devenir la première unité, baptisée RoboCop.

Très vite, l’unité prouve son efficacité et la presse multiplie les unes à son sujet. De l’autre côté de cette nouvelle popularité, les officiers de police ont peur pour le futur, craignant que le succès de RoboCop amène irrémédiablement d’autres unités les remplaçant au fur et à mesure. Il faut dire qu’avec l’arsenal qu’il a à sa disposition, les simples officiers ne peuvent pas vraiment faire le poids. RoboCop dispose d’une vision thermique, un système de visée automatique, il peut enregistrer directement ce qu’il voit, possède un corps robuste grâce à son armure, peut remplacer des parties de son corps au besoin et manie moult armes dont son fameux Beretta 93R modifié.

 

 

De son côté, RoboCop commence à avoir des flashbacks de sa vie passée en tant que Alex Murphy et se souvient particulièrement de la fusillade l’ayant tué et du gang responsable. Il se lance à leur poursuite et ne peine pas à retrouver et appréhender les coupables. Mais dans son enquête, RoboCop comprend que ses « fabricants » sont de mèche avec le boss qui contrôlait le gang l’ayant attaqué précédemment. Après plusieurs passages où le héros devient le fugitif (classique, mais toujours efficace), RoboCop se retrouve avec son ancien partenaire qui l’aide à redevenir lui-même afin qu’il puisse mettre un terme à la corruption environnante et arrêter les responsables.

 

 

Dans RoboCop 2 réalisé trois ans après le premier en 1990, l’OCP ayant déjà créé RoboCop décide d’en faire un nouveau et pourquoi pas beaucoup plus à travers le RoboCop Program. Malheureusement, tous les candidats testés deviennent fous lorsque l’unité est activée et s’attaquent entre eux lorsqu’ils ne se suicident pas. De son côté, RoboCop, ou Murphy, est capturé par le nouveau boss des gangsters de la ville : Cain. Ce dernier détruit le corps de RoboCop et jette ce qu’il en reste à une station de police afin de faire comprendre que lui seul est le maître de la ville. Bien entendu, ils arrivent à reconstruire RoboCop et ce dernier n’a alors qu’une idée en tête : arrêter Cain.

 

 

Après de nombreux tests qui finissent tragiquement, le docteur Juliette Faxx de l’OCP change de procédé. Plutôt que de choisir des personnes avec un jugement impeccable et un respect de la loi sans faute, elle veut tenter l’expérience avec des criminels mégalomanes comme Cain. Et lorsque ce dernier meurt, son cerveau est utilisé par le docteur pour créer RoboCop 2. Bien sûr, l’unité est loin d’être stable, et grâce à l’aide de Lewis, sa partenaire de toujours, RoboCop parvient à prendre le dessus sur lui et à écraser ce qu’il reste du cerveau, des souvenirs et de la personnalité de Cain.

Trois ans plus tard, en 1993, RoboCop 3 fait surface afin de compléter la trilogie. Cette fois, le film est écrit par le célèbre Frank Miller (connu pour son travail sur les comics Daredevil, Sin City, 300, etc.), même si cela n’empêchera pas le film d’avoir plusieurs problèmes d’écriture et de cohérence. Cette fois, l’OCP veut carrément reconstruire une nouvelle ville pour remplacer Detroit. Une ville de rêve qui s’appellerait Delta City mais qui devrait prendre la place d’habitations existantes. Les résidents ne voulant pas migrer ou abandonner tout ce qu’ils possèdent, l’OCP décide d’envoyer une armée de mercenaires pour déplacer les populations.

 

 

Bien entendu, une résistance se forme à l’ombre de l’OCP qui vise à contrecarrer ses plans et à rendre la liberté aux gens qui sont forcés hors de leurs maisons et de leurs vies. RoboCop prend le parti des innocents comme sa directive lui oblige, mais sans savoir que l’OCP a intégré une quatrième et nouvelle directive : ne jamais s’opposer à l’OCP. Les deux ordres sont contradictoires et RoboCop doit donc de nouveau faire un choix critique pour différencier le mauvais choix du bon et aider le plus de personnes possible. Sans surprise, il parvient à contourner le problème afin de mettre fin à la corruption et aux abus de l’OCP.

Le premier sujet de réflexion de la saga est au final le pouvoir que l’on laisse aux grandes entreprises qui dirigent le monde. Est-ce que si elles décidaient de prendre contrôle du monde, on pourrait les empêcher ? Est-ce qu’il est déjà trop tard sans qu’on le sache ? Mais le héros RoboCop ne pourra surmonter tout ça en acceptant de vivre avec son époque et la science, en devenant plus que ce qu’il était auparavant.

 

 

Dans sa transformation, c’est aussi la question de l’identité humaine qui est posée. Est-ce qu’il est toujours Alex Murphy, car sa mémoire lui revient ou est-il devenu quelque chose d’autre, car son enveloppe n’est plus la même ? Alex Murphy est mort, mais il revient à la vie sous une autre forme, ce qui est au final une réaction à la première peur de l’homme qui est celle de mourir et engage directement le spectateur dans l’aventure de RoboCop.

 

Un homme à l’histoire tragique qui à travers une renaissance robotique parvient à faire le deuil de sa vie précédente et devenir un héros pour toute une ville… Même si les suites ne sont pas forcément aussi mémorables que le premier épisode, RoboCop est devenu un personnage culte du cinéma et de la science-fiction depuis les années 80. Quel est votre film préféré dans la franchise ?

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