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Voici pourquoi on peut vivre à Hiroshima et Nagasaki, mais pas à Tchernobyl

Cette situation s'explique notamment par la différence entre les niveaux de radiation

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— © Brook Ward / Flickr

Dans l’histoire des catastrophes nucléaires, Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl se distinguent. Ces trois événements symbolisent les conséquences dévastatrices de la technologie nucléaire, mais ils présentent également des différences notables en matière de réhabilitation et d’habitabilité. Malgré leur nature cataclysmique, Hiroshima et Nagasaki sont redevenues habitables, tandis que Tchernobyl reste largement désertée.

Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki

En août 1945, les États-Unis ont largué les bombes Little Boy et Fat Man sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, marquant ainsi la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces attaques ont causé la mort immédiate de 129 000 à 226 000 personnes, dont une majorité de civils, et des effets dévastateurs sur la santé des survivants. 

De nombreux survivants ont signalé des cas de leucémie dans les années qui ont suivi, ainsi que de cancers divers et d’effets terribles sur la santé reproductive. Les enfants nés après les bombardements ont présenté un risque accru de problèmes de développement, de retards de croissance et d’un risque élevé de cancer. Les taux de mortalité infantile et de fausses couches étaient beaucoup plus élevés chez les femmes enceintes exposées aux explosions. 

Les bombes ont libéré une énergie massive, causant destruction et mort. Mais malgré ces tragédies, Hiroshima et Nagasaki ont été reconstruites et sont devenues des villes florissantes. La radiation résiduelle, bien que présente, n’a pas empêché la vie de reprendre.

La catastrophe de Tchernobyl

Contrairement aux bombardements japonais, l’accident de Tchernobyl en 1986 a été un désastre nucléaire de nature différente. L’explosion d’un réacteur à la centrale nucléaire a libéré une quantité massive de matières radioactives dans l’atmosphère. Une grande partie de l’Union soviétique a été recouverte de matières polluées par la force de l’explosion. 

Contrairement à Hiroshima et Nagasaki, la réhabilitation de Tchernobyl s’est avérée beaucoup plus difficile en raison de la nature et de l’étendue de la contamination. Deux personnes ont été tuées sur le lieu de l’explosion et vingt-huit autres ont péri une semaine plus tard. Cependant, 600 000 travailleurs chargés du nettoyage – appelés « liquidateurs » – ont été exposés par la suite à des niveaux de radiation dangereux.

Le gouvernement soviétique a d’abord tenté de dissimuler l’accident, rendant difficile la détermination du nombre exact de décès causés par cette tragédie. Selon les estimations des Nations unies, seules 50 personnes seraient décédées directement à la suite de l’accident. Toutefois, en 2005, il était estimé que 4 000 personnes pourraient encore mourir des conséquences à long terme de l’exposition aux radiations. 

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— © Gerald Simmons / Flickr

Les différences entre les événements

La principale différence entre Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl réside dans la nature des explosions et les matières fissiles impliquées. Les bombes larguées au Japon ont explosé en altitude, ce qui a limité la contamination au sol tout en augmentant la puissance des explosions et en causant des dommages plus directs. L’objectif d’une arme nucléaire est de consommer rapidement autant d’uranium que possible afin de maximiser la quantité d’énergie libérée. Une réaction avec seulement 1 kilogramme d’uranium U-235 peut libérer une énergie approximativement égale à 17 kilotonnes de TNT. Par exemple, Little Boy contenait 64 kg d’uranium avec une pureté d’environ 80 %.

En revanche, l’explosion de Tchernobyl, beaucoup plus petite et située au niveau du sol, a libéré environ 400 fois plus de matières radioactives dans l’atmosphère et a laissé une quantité importante de retombées nucléaires dans la région environnante. Les réacteurs nucléaires, cependant, utilisent des barres de contrôle pour modérer la réaction en chaîne, nécessitant des quantités beaucoup plus importantes d’uranium. Tchernobyl, par exemple, contenait environ 180 tonnes de combustible. 

Les déchets nucléaires, produits par les réacteurs, sont classés selon leur niveau de radioactivité et peuvent rester dangereux pendant longtemps. L’explosion de Tchernobyl a disséminé ces déchets dans l’environnement, y compris des substances à longue demi-vie comme le césium, l’iode et le graphite. Cette contamination prolongée est la raison principale pour laquelle Tchernobyl reste un lieu inhospitalier, contrairement aux villes japonaises touchées par les bombes nucléaires. Pour aller plus loin, rencontrez Tsutomu Yamaguchi, le seul homme à avoir survécu aux bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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