La menace des armes nucléaires n’a jamais été autant redoutée face à l’invasion russe en Ukraine. Pour comprendre cette menace, il est utile de repenser aux évènements passés, notamment aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. Quels ont été les impacts des armes nucléaires sur ces villes et comment s’en sortent-elles aujourd’hui ?
Deux bombardements qui ont marqué l’histoire du monde
Qu’il s’agisse des accidents au niveau des centrales nucléaires, des déchets nucléaires ou de l’usage des armes nucléaires, l’histoire nous a maintes fois montré que la manipulation de l’énergie nucléaire est extrêmement dangereuse. Parmi les preuves les plus flagrantes de la dévastation que peuvent causer les armes nucléaires, il y a les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki pendant la Seconde Guerre mondiale. En guise de rappel, le 6 août 1945, un bombardier américain nommé Enola Gay a quitté l’île de Tinian pour Hiroshima, au Japon, transportant une bombe atomique à uranium 235, nommée Little Boy.
La bombe a explosé à 8h16, tuant en un instant près de 140 000 personnes et laissant 100 000 autres avec de graves blessures. Trois jours plus tard, un autre bombardier américain a quitté Tinian, portant à son bord Fat Man, une bombe atomique au plutonium. La cible était alors l’usine de torpilles de Mitsubishi à Nagasaki. La bombe a explosé à 11h02 au nord-ouest du centre-ville de Nagasaki et l’explosion a tué 74 000 des 286 000 habitants de Nagasaki. Si les conséquences initiales des bombardements ont été catastrophiques, les retombées ultérieures l’ont également été.
Les retombées radioactives ont disparu, mais les traumatismes perdurent
Outre les destructions, les décès et les blessures directement causés par les explosions, les deux villes ont également été gangrénées par les radiations. Il faut savoir que lorsqu’une bombe atomique explose, des particules radioactives et des ondes électromagnétiques nocives sont libérées en grande quantité. Ces émissions sont très dangereuses pour la santé, et elles mettent beaucoup de temps à disparaître. En effet, des rayonnements résiduels et des particules radioactives vont persister après l’explosion.
Ils finissent par disparaître au fil du temps, mais leur période de désintégration peut varier de quelques secondes à plusieurs décennies. En ce qui concerne les villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki, les retombées radioactives des explosions ont été assez courtes. Selon les experts japonais, 80 % des radiations résiduelles ont été émises dans les 24 heures suivant les bombardements. Pour ce qui est des autres retombées nucléaires, elles se sont rapidement dissipées dans l’air, dans la mesure où les bombes ont explosé loin du sol.
Cela signifie qu’actuellement, les villes d’Hiroshima et Nagasaki ne sont plus radioactives. D’ailleurs, ces villes ont été reconstruites depuis longtemps. Actuellement, Hiroshima est un centre urbain d’environ 2 millions d’habitants et il en va de même pour Nagasaki avec ses 450 000 habitants. Si les retombées radioactives ont disparu depuis longtemps, les traumatismes laissés par les bombardements sont encore présents, et c’est une partie de l’histoire qu’aucun pays du monde ne doit oublier pour le bien-être de l’humanité.
Pour aller plus loin, rencontrez Tsutomu Yamaguchi, le seul homme à avoir survécu aux bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.