À l’occasion de la Journée mondiale des océans, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’organisation GRID-Arendal, basée en Norvège, ont dévoilé un nouveau rapport soulignant la nécessité de préserver et de restaurer les herbiers marins afin de renforcer la résilience face au changement climatique et aux catastrophes naturelles.

« Les herbiers marins sont les super écosystèmes de nos océans »

Servant de barrière naturelle affaiblissant les ondes de tempête et filtrant la pollution et les bactéries de l’eau de mer, les herbiers marins sont présents dans les eaux de plus de 159 pays. Écosystèmes hautement diversifiés et productifs, ils représentent environ 20 % des 25 principaux sites de ressources halieutiques à l’échelle mondiale, avec une prairie marine couvrant une surface de 4 000 mètres carrés pouvant abriter des milliers de poissons et des millions d’invertébrés.

Pourtant, en dépit de leur importance cruciale, on estime que 7 % de ces habitats disparaissent chaque année et que 22 des 72 espèces d’herbiers marins existantes sont en déclin.

« Les herbiers marins sont les super écosystèmes de nos océans, qui offrent un incroyable éventail d’avantages aux populations du monde entier. Pourtant, alors que leurs homologues plus clinquants [récifs coralliens et mangroves] attirent davantage l’attention, ces derniers font partie des environnements aquatiques les plus méconnus sur Terre », estime le Dr Maria Potouroglou, scientifique spécialiste des herbiers marins chez GRID-Arendal ayant participé à l’élaboration de ce nouveau rapport.

« Le rapport Out of the Blue présente les nombreuses façons dont les herbiers marins aident les populations à prospérer et à maintenir l’environnement naturel sain dont nous dépendons tous », ajoute la chercheuse.

L’un des puits de carbone les plus efficaces de la planète

À l’heure actuelle, les plus grandes menaces pesant sur les herbiers marins, qui ne couvrent que 0,1 % du fond marin mais stockant jusqu’à 18 % du carbone absorbé par les océans, sont le développement côtier, le ruissellement provenant des industries et des fermes, le dragage, la pêche non réglementée.

« Le maintien de ces écosystèmes – qui fournissent de la nourriture et des moyens de subsistance à des centaines de millions de personnes, soutiennent une riche biodiversité et constituent l’un des puits de carbone les plus efficaces de la planète – est crucial pour la santé de la vie marine et des populations du monde entier », souligne de son côté Susan Gardner, directrice de la Division des écosystèmes du PNUE. « Les herbiers marins représentent de puissantes solutions naturelles pour faire face au défi climatique ainsi qu’en matière de développement durable. »

Ce nouveau rapport révèle par ailleurs que les herbiers marins sont parmi les habitats côtiers les moins protégés. Seuls 26 % des herbiers recensés se trouvent dans des aires marines protégées (AMP), contre 40 % des récifs coralliens et 43 % des mangroves.

« Les herbiers marins peuvent nous aider à résoudre nos plus grands défis environnementaux. Ils purifient l’eau, nous protègent des tempêtes, fournissent de la nourriture à des centaines de millions de personnes, soutiennent une riche biodiversité et stockent efficacement le carbone », résume Ronald Jumeau, ambassadeur des Nations unies. « Compte tenu de tout ce que ces écosystèmes font pour l’Homme et la nature, il est vital de les protéger et de les restaurer. »

— feel4nature / Shutterstock.com
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