Bien que les chiffres communiqués par la préfecture de police de Paris montrent une légère baisse des agressions de ce type de violences en Île-de-France par rapport à l’année précédente, les agressions à caractère homophobe se multiplient partout en France depuis quelques semaines. Aujourd’hui, plus que jamais, il semble indispensable d’agir pour y mettre un terme. C’est pourquoi des milliers de personnes se sont réunies le dimanche 21 octobre sur la place de la République, à Paris.

 

« Les violences ne se résument pas aux plaintes »

37 % d’appels en plus pour le seul mois de septembre

Inlassablement, le même scénario se répète chaque année. Ces dernières semaines, on assiste à une hausse des violences homophobes en France, et plus particulièrement à Paris où de nombreux cas d’agressions ont été enregistrés depuis septembre. Au mois d’août déjà, la femme transgenre Vanessa Campos était abattue par balle par un groupe d’hommes au bois de Boulogne.

Pourtant, si l’on en croit les derniers chiffres communiqués par la Préfecture de police de Paris, celles-ci seraient en baisse de 11,7 % : 151 faits de violence au cours des neufs premiers mois contre 171 pour la même période en 2017, et un nombre de victimes passant de 164 à 154. Mais comme l’explique Joël Dumier, président de SOS Homophobie : « Il convient d’être prudent avec les chiffres car un certain nombre de victimes d’actes homophobes ne se rendent pas à la police ».

En effet, si les victimes communiquent plus et osent davantage parler des agressions qu’elles subissent sur les réseaux sociaux, la libération de la parole n’est pas unanimement répandue, et certains préfèrent cacher leur orientation sexuelle lorsqu’ils portent plainte pour agressions physiques ou verbales, craignant de ne pas être pris au sérieux par les forces de l’ordre.

Selon SOS Homophobie, « les violences ne se résument pas aux plaintes ». Cette année, les services de l’association ont enregistré 37 % d’appels en plus pour le seul mois de septembre. La semaine dernière, c’était le président de l’association Urgence Homophobie Guillaume Mélanie qui était passé à tabac par un inconnu dans la rue…

 

3 000 personnes se sont réunies à Paris pour dénoncer les LGBTphobies

À l’appel de plusieurs associations, environ 3 000 personnes se sont réunies à Paris ce dimanche pour dénoncer la hausse des violences homophobes et défendre le droit d’aimer librement en présence du ministre de la culture et du secrétaire d’état en charge du numérique qui ont profité de cette occasion pour rendre publique leur homosexualité.

Comme l’a expliqué Benoît, l’un des participants venus témoigner sa solidarité envers les victimes : « C’est assez incroyable qu’en 2018 on doive venir place de la République réclamer des droits », tandis qu’Olivia et Philippine, deux parisiennes victimes d’agressions verbales, disaient être contraintes de se restreindre dans leurs déclarations publiques afin d’éviter les insultes.

La semaine dernière, la maire de Paris Anne Hidalgo avait quant à elle appelé à un sursaut collectif et invité les services du procureur de Paris, de la préfecture de police et de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et la haine anti-LGBT ainsi que plusieurs associations à se réunir pour évoquer le sujet et trouver des moyens de lutter plus efficacement contre les agressions à caractère homophobe dans la capitale.

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