Un rapport pointe du doigt l’absence de personnes souffrant de handicap et de maladie mentale dans le domaine du divertissement. Pourtant, les spectateurs semblent enclins à en voir davantage.
Les personnes en situation de handicap et souffrant de maladie mentale absentes des films
L’organisation Inevitable Foundation, qui vise à déstigmatiser le handicap et la santé mentale dans le monde, a dévoilé un rapport sur la représentation du handicap à l’écran. Selon leur enquête publiée en juillet dernier, le public a exprimé son « mécontentement » quant à la représentation des personnes handicapées dans l’industrie du divertissement.
« Les conclusions du rapport Greenlight Disability montrent clairement que tous les publics – handicapés et non handicapés – sont très insatisfaits des options cinématographiques et télévisuelles qui s’offrent à eux en matière de représentation du handicap », a écrit Saga Darnell, responsable de la recherche et des affaires publiques d’Inevitable Foundation, dans un communiqué.
Parmi les 1 000 personnes interrogées, 66 % se disent « insatisfaites des représentations actuelles du handicap et de la santé mentale dans le cinéma et la télévision ».
Une demande croissante des spectateurs
Pourtant, les personnes en situation de handicap et souffrant de maladie mentale représentent une grande partie des consommateurs de divertissement. Toujours d’après le rapport, 35 % des personnes handicapées regardent plus de 20 heures de télévision par semaine. C’est plus que les 25 % non handicapés.
Par ailleurs, il semble y avoir une demande plus forte pour la représentation de cette tranche de la population. Parmi les personnes sondées, 20 % se disent prêtes à s’abonner à un nouveau service de streaming et à aller davantage au cinéma si les films « comprenaient des représentations authentiques de personnes handicapées et souffrant de problèmes de santé mentale ». 40 % des sondés sont également plus susceptibles de recommander un programme à des proches s’il présente des situations authentiques de handicap et de santé mentale.
Une représentation qui ne doit pas invisibiliser les personnages
Pour autant, il ne suffit pas simplement d’ajouter des personnages handicapés dans un programme pour répondre à une demande. Il s’agit d’opter pour des « représentations multidimensionnelles de personnages handicapés et souffrant de problèmes de santé mentale », comme cela a pu être le cas dans Breaking Bad ou actuellement dans 911 où le handicap d’un personnage n’est pas ce qui le définit de prime abord.
« Les leaders de l’industrie du divertissement ont l’opportunité d’augmenter la satisfaction du public, de favoriser la confiance et d’exploiter un segment de marché sous-utilisé », conclut Inevitable Foundation dans son rapport. Un changement va-t-il s’opérer ?
Par ailleurs, en 2023, le nombre de films menés par des femmes a atteint son plus bas niveau depuis dix ans.