En explorant une grotte française, des chercheurs ont découvert des faits inédits et impressionnants sur l’homme de Néandertal. Des révélations impressionnantes et qui nous éclairent davantage sur cette espèce indépendante mais proche de l’Homo sapiens.

Jusqu’alors, on pensait que les grottes de Chauvet et de Cussac étaient les grottes préhistoriques les plus anciennes de France, puisqu’on y avait découvert des vestiges d’une vie humaine remontant à respectivement 37 000 et 28 500 ans. Dans la première, on avait retrouvé des peintures rupestres quand la seconde contenait une sépulture. Mais les deux cavernes apparaissent désormais bien « jeunes » au regard de l’âge d’une grotte récemment découverte.

Une peinture rupestre de la grotte de Chauvet
Une peinture rupestre de la grotte Chauvet

A Bruniquel, une commune de 600 habitants située en région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, se trouve une grotte découverte en 1990 par le spéléologue Bruno Kowalsczewski et qui abrite des restes d’animaux en tous genres, tels que des bisons, des rennes, des cerfs et des ours bruns.

Mais plus récemment, une équipe réunissant des chercheurs de France, de Belgique et d’autres pays a prouvé que l’homme de Néandertal avait exploré la grotte de Bruniquel il y a 176 500 ans, se servant déjà du feu et érigeant des constructions en stalagmites.

Face aux limites de la datation au carbone 14, qui ne permet de remonter que jusqu’à 47 600 ans dans le passé, les scientifiques ont fait appel aux universités de Xi’an, en Chine, et du Minnesota. Ils ont alors pu utiliser une technique de datation nommée uranium-thorium, qui offre une évaluation allant jusqu’à 500 000 ans.

Dans une salle située à 336 mètres de l’entrée de la grotte, les chercheurs ont trouvé 400 stalagmites disposées en des formes plus ou moins circulaires. Ces « spéléofacts », tels que ces ouvrages ont été nommés, sont faits d’éléments disposés consciencieusement, et même supportés par des étais.

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Plus impressionnant encore, l’ensemble de ces structures pèse environ 2,2 tonnes, ce qui implique, selon les scientifiques à l’origine de la découverte, que la construction a nécessité une réelle organisation et un certain temps.

Après avoir trouvé ces spéléofacts, les chercheurs ont réalisé des prélèvements sur les stalagmites des constructions et celles apparues depuis. Grâce à la datation uranium-thorium, et à 2000 ans près, ils ont pu affirmer que les stalagmites des structures avaient 176 500 ans.

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Les chercheurs ont aussi découvert, près de l’ouvrage, de la calcite rougie et noircie par la suite et éclatée par l’action de la chaleur, ce qui indique que du feu a été fait dans la grotte. Or cela impliquerait que Néandertal savait utiliser le feu pour s’éclairer et se diriger dans la pénombre, et ce, bien avant Homo sapiens.

Egalement, la découverte à Bruniquel d’ouvrages issus de Néandertal implique que celui-ci peuplait les grottes, ce qu’on ignorait, mais aussi qu’il était doué d’une intelligence, d’une organisation, d’une volonté et d’une patience lui permettant le type de constructions découvertes.

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L’exploration de cette grotte et les révélations sur les capacités de Néandertal nous en apprennent davantage sur l’homme moderne, mais aussi sur les populations qui ont habité le monde par le passé. Si les édifices ancestraux vous passionnent, admirez également les 10 constructions les plus anciennes du monde.

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