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Le dernier bilan du ministère de l’Agriculture fait état de 61 foyers de contaminations de grippe aviaire en France au 1er janvier 2021, dont une bonne partie est localisée dans le sud-ouest. Plus de 200 000 canards ont ainsi été abattus pour contenir la propagation de la maladie, et environ 400 000 autres subiront bientôt le même sort.

La situation est hors de contrôle

Pour éviter que la grippe aviaire ne se propage davantage, les autorités ont pris la décision d’abattre préventivement toutes les volailles élevées, qu’elles soient claustrées ou non, dans un rayon de trois kilomètres autour des foyers identifiés. « On est face à un épisode exceptionnel avec un virus très, très contagieux qui touche des élevages de plein air, mais pas seulement », a indiqué le responsable ministériel M. Evain.

De leur côté, les petits producteurs sont contre l’abattage préventif, et demandent à ce que seuls les volatiles malades soient abattus. Mais si jamais la propagation du virus ne freinait pas, les autorités devraient prendre des mesures plus drastiques. Le responsable ministériel note bien que les mesures seront fondées sur une base scientifique, afin d’expliquer aux éleveurs concernés la pertinence de leurs décisions.

La Confédération générale de l’aviculture (CFA), qui est affiliée à la FNSEA, a quant à elle indiqué dans un récent communiqué qu’il est urgent que l’État renforce ses moyens d’action sur le terrain, en collaboration avec la filière, pour agir au plus près et au plus vite pour endiguer le virus.

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Les petits producteurs dénoncent une mauvaise gestion de la crise

Les petits producteurs dénoncent une mauvaise gestion de la crise de la grippe aviaire. Ils estiment que le laps de temps mis par les autorités entre la déclaration de cas suspects et l’abattage du foyer contaminé est bien trop long. « On ne lutte pas contre une vitesse de virus comme ça, en agissant à huit jours de retard. Ce n’est pas possible. Partir à la guerre sans arme, ça fait des dégâts, cela fait des carnages », a déclaré Maryline Beyris, vice-présidente du Modef 40, après avoir assisté à l’abattage préventif de 600 canards.

Enfin, les petits producteurs défendent également l’élevage en plein air. Maryline Beyris explique que la claustration, qui était censée être une solution pour endiguer la grippe aviaire, a eu un effet inverse. « La claustration devait être le miracle pour résister à la crise aviaire et on a vu que c’est justement dans ces bâtiments que, quand ça a explosé, c’était terrible parce que non seulement on a claustré, mais on a mis de grandes quantités en claustration. C’est la densité qui a piégé tout le monde », a-t-elle indiqué.

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