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Les scientifiques découvrent que la seule grenouille sans poumons au monde a en fait des poumons

Ils sont absolument minuscules

— © fhadlikennedi / iNaturalist

Alors qu’elle était considérée depuis une quinzaine d’années comme la seule grenouille à en être dépourvue, il s’avère qu’une espèce indonésienne possède de minuscules poumons.

Barbourula kalimantanensis perd son titre

Lors de la dissection de 11 spécimens de grenouille à tête plate de Bornéo (Barbourula kalimantanensis) en 2008, David Bickford, de l’université nationale de Singapour, et son équipe avaient été étonnés de découvrir que ces amphibiens ne semblaient pas avoir de poumons.

Ces créatures mesurant entre 6,6 et 7,7 centimètres de long étant connues pour vivre dans des cours d’eau froids et rapides de l’île, les chercheurs avaient à l’époque conclu qu’il s’agissait d’une adaptation extrême à leur habitat, avec un apport en oxygène assuré par une forme de respiration exclusivement cutanée, jusqu’alors documentée chez un amphibien vermiforme et quelques salamandres.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Current Biology, David Blackburn, du musée d’histoire naturelle de Floride, et ses collègues ont procédé au réexamen de l’anatomie de deux des spécimens de Bickford, à l’aide de techniques d’imagerie de pointe, dont la microtomographie à rayons X. Les images haute résolution obtenues ont révélé la présence d’un minuscule système respiratoire interne.

« Nous avons été intrigués par la présence d’une petite ouverture au fond de leur cavité buccale », détaille Blackburn. « Il s’agissait de leur glotte, qui relie la bouche aux poumons. »

Une respiration probablement essentiellement cutanée

Selon Bickford, qui s’est réjoui de cette découverte, de grands poumons remplis d’air ont tendance à faire flotter les grenouilles, ce qui les rend plus sensibles aux courants forts. Leur taille extrêmement réduite chez la grenouille à tête plate de Bornéo renforce l’idée qu’elle dépende quasi exclusivement de l’oxygène absorbé par sa peau.

Pour Blackburn et ses collègues, la prochaine étape consistera à déterminer si d’autres espèces de grenouilles évoluant dans des environnements similaires présentent également une telle particularité.

En février dernier, l’analyse approfondie de différents spécimens d’une minuscule espèce de grenouille sud-américaine avait permis d’établir qu’il s’agissait des plus petits vertébrés jamais observés.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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