
Une nouvelle étape encourageante vers la réduction de la pénurie d’organes transplantables. Récemment, des chercheurs chinois ont transplanté un poumon de porc sur un patient humain.
Xénotransplantation pulmonaire
Ces dernières années, plusieurs percées ont été réalisées dans le domaine des greffes d’organes provenant d’animaux génétiquement modifiés afin de réduire le risque de rejet. En 2022, un homme de 57 ans avait vécu plusieurs mois avec un cœur de porc. L’an passé, c’est cette fois des reins qui avaient été transplantés avec succès sur deux patients américains.
Réalisée à l’hôpital de l’université médicale de Guangzhou, la récente « xénotransplantation » a impliqué un poumon de porc modifié grâce à la technique d’édition génétique CRISPR (comparée à des ciseaux moléculaires). Le receveur était un homme de 39 ans en état de mort cérébrale.
Bien que ce dernier ait reçu un traitement immunosuppresseur, environ 24 heures après l’opération, son corps a commencé à produire des globules blancs qui ont progressivement envahi l’organe greffé. Au cours des jours suivants, des signes de rejet de plus en plus marqués ont été observés, et l’expérience finalement arrêtée, à la demande de la famille, au bout de neuf jours.

Une étape importante
Illustrant l’ampleur du défi que représente ce type de transplantations, cette première, décrite dans la revue Nature, constitue un important jalon. Comme le rappelle Jiang Shi, co-auteur du papier, l’expérience visait essentiellement à déterminer si le corps humain tolérerait l’organe, même pour une durée limitée.
« Pour notre équipe, il s’agit d’une réalisation importante », explique le scientifique. « La xénotransplantation pulmonaire présente des défis biologiques et techniques uniques par rapport à d’autres organes, et notre objectif est aujourd’hui de développer un protocole rigoureux permettant une greffe pulmonaire sûre et durable. »
Si la route s’annonce encore longue avant d’envisager de premières greffes sur des patients vivants, Luhan Yang, cofondateur de la société de xénotransplantation eGenesis, la récente expérience contribue à approfondir significativement la compréhension des réponses immunitaires aux xénogreffes.
En mai, des chirurgiens avaient réalisé la première greffe de vessie humaine au monde.
Par Yann Contegat, le
Source: Futurism
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