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Dans le cadre d’une procédure historique, des chirurgiens américains ont effectué la première transplantation d’un cœur de porc génétiquement modifié sur un patient humain vivant. L’homme est actuellement étroitement suivi au centre médical de l’université du Maryland.

Une importante avancée médicale

Si cette importante percée médicale représente l’aboutissement de décennies de recherches, les progrès réalisés dans le domaine de l’édition de gènes sont peut-être les étapes récentes les plus importantes ayant conduit à ce moment historique. Le cœur de porc génétiquement modifié utilisé pour la transplantation a été fourni par la société de médecine régénérative Revivicor et provenait d’un animal ayant subi une dizaine de modifications génétiques particulières, visant à réduire les risques de rejet par le système immunitaire humain.

Atteint d’une maladie cardiaque en phase terminale, David Bennett était trop affaibli pour pouvoir bénéficier d’une transplantation cardiaque classique. L’homme de 57 ans s’est donc vu proposer le traitement expérimental comme ultime recours. « C’était soit faire cette transplantation, soit mourir », a-t-il expliqué.

L’Administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) a autorisé l’opération dans le cadre d’une disposition d’usage compassionnel permettant des traitements expérimentaux chez des patients dont la vie est menacée.

« Il s’agit d’une opération révolutionnaire qui nous rapproche un peu plus de la résolution de la pénurie d’organes », a estimé le chirurgien Bartley Griffith. « Il n’y a tout simplement pas assez de cœurs humains de donneurs disponibles pour répondre à la longue liste de receveurs potentiels. Nous procédons avec prudence, mais nous sommes également optimistes et pensons que ce type d’intervention constituera une nouvelle option importante pour les patients à l’avenir. »

Des progrès constants

Depuis la découverte de la technique d’édition de gènes CRISPR il y a plus de dix ans, les chercheurs se sont lancés dans une véritable course contre la montre afin de créer des porcs génétiquement modifiés destinés à fournir un réservoir d’organes adaptés à la transplantation humaine.

Après plusieurs études précliniques réussies de transplantation d’organes de porcs sur des babouins, deux expériences clés ont été menées l’année dernière afin d’étudier les réactions humaines à ces organes. Impliquant toutes deux la greffe d’un rein de porc génétiquement modifié, ces dernières ont été effectuées sur des patients en état de mort cérébrale, maintenus en vie grâce à des respirateurs.

Si Griffith fait preuve d’un optimisme prudent quant aux perspectives de son patient, au cours des trois jours ayant suivi l’intervention, aucun signe de rejet de l’organe par son système immunitaire n’a été observé. Bennett bénéficiera d’un suivi médical étroit au cours des prochains jours et des prochaines semaines, tandis que les chercheurs étudieront les effets à long terme de cette extraordinaire percée médicale.

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