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Les grandes villes et le cancer présentent des similitudes inattendues

Les mécanismes qui régissent la croissance des grandes villes semblent également influencer la progression des tumeurs malignes

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— © Alexander Kachkaev / Wikimedia Commons

Dans le domaine de l’urbanisme, les tendances de croissance des grandes villes sont étudiées de près pour guider la planification urbaine. Le développement urbain et la propagation du cancer sont des phénomènes apparemment distincts, mais une nouvelle étude, publiée dans le Journal of the Royal Society Interface, suggère qu’ils partagent des similitudes inattendues. 

Analogies entre les villes et le cancer

Les modèles mathématiques indiquent que la capitale britannique a connu une croissance rapide au cours des 180 dernières années pour devenir la métropole tentaculaire d’aujourd’hui. Le « square mile » fait référence au vieux Londres, qui a précédé le Londres moderne de plusieurs siècles. Cet ancien « noyau » est aujourd’hui plus de 600 fois plus petit que l’ensemble du Londres contemporain.

Entre 1831 et 2011, la capitale s’est développée comme un cancer pour atteindre de telles dimensions. La population de Londres était concentrée dans une petite zone centrale avant le développement du réseau ferroviaire de la ville, selon les modèles mathématiques. Se rendre à l’extérieur sur de longues distances était coûteux et difficile. Mais les individus peuvent désormais vivre de plus en plus loin de la ville grâce au réseau ferroviaire, ce qui leur permet d’adopter un mode de vie suburbain. 

Le groupe de chercheurs compare cette dynamique à la façon dont les artères sanguines des tumeurs malignes se divisent et prolifèrent, créant de nouvelles « routes » dans les tissus en développement. Le cancer peut se propager au-delà de quelques millimètres grâce à un processus appelé angiogenèse ; les vaisseaux sanguins transportent la nutrition et l’oxygène vers les cellules plus loin que ne le ferait la diffusion.

La perspective de Sydney

La même idée semble s’appliquer à de nombreuses grandes villes du monde, dont Sydney, Londres, Washington D.C. et Paris, ainsi qu’à d’autres moyens de transport public que le train. Des chercheurs de l’université de Sydney et des scientifiques de l’UCL ont découvert que le développement de la ville portuaire australienne était comparable à celui de Londres. 

Le réseau ferroviaire et la population urbaine de Sydney se sont développés côte à côte dans des modèles utilisant des données allant de 1851 à 2011. Comme à Londres, la densité de population et l’interconnexion de la ville australienne semblent être les principaux déterminants de son expansion. La croissance des tissus malins est régulée par les mêmes facteurs.

Implications pour l’urbanisme

Alors que le monde connaît une urbanisation rapide, les chercheurs mettent en garde contre une approche simpliste qui considère les villes comme des machines contrôlables ou des systèmes logistiques. Ils soutiennent que les villes sont des systèmes complexes et adaptatifs qui évoluent, rappelant les organismes vivants.

Bien que les scientifiques et les architectes aient déjà établi des analogies de ce type, la nouvelle étude propose des parallèles quantifiables entre l’expansion biologique et l’expansion urbaine qui pourraient s’avérer utiles. Les chercheurs espèrent que les urbanistes s’inspireront des principes biologiques pour développer des solutions innovantes, telles que la réglementation du développement des infrastructures de transport pour contrôler la croissance urbaine, de manière similaire à la gestion de la vascularisation pour limiter la croissance tumorale.

Par ailleurs, voici 10 choses nocives de votre quotidien que la science lie fortement au cancer.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Science Alert

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