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Reconstruction de Morganucodon oehleri — © FunkMonk / Wikimedia Commons

À l’aide d’outils moléculaires avancés, des scientifiques ont établi le génome de l’ancêtre commun avéré des mammifères, une petite créature à fourrure qui côtoyait les dinosaures il y a 200 millions d’années environ.

Un ancêtre commun minuscule

Les mammifères ont divergé du reste du règne des vertébrés au Carbonifère, il y a environ 300 millions d’années. Ceux-ci se distinguant des poissons, reptiles, oiseaux et amphibiens par leurs glandes mammaires, leur permettant d’allaiter leur progéniture, ainsi que par leur fourrure ou leurs poils, trois os de l’oreille ainsi qu’une région cérébrale supplémentaire (néocortex).

S’étant rapidement diversifiées (sachant qu’on en dénombre aujourd’hui plus de 4 800 espèces), ces créatures ont colonisé une grande partie de notre planète, s’enfouissant sous terre, adoptant un mode de vie arboricole, ou retournant dans les océans.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, une équipe internationale de chercheurs a reconstitué le génome de Morganucodon, leur ancêtre commun de la taille d’une musaraigne. Pour ce faire, l’équipe a analysé des séquences génétiques de haute qualité provenant de 32 espèces de mammifères actuels (incluant l’Homme, le lamantin, la chauve-souris, le pangolin, le lapin et le wombat), qui ont été comparées à celles de poulets et d’alligators.

— Billion Photos / Shutterstock.com

Un total de 1 215 blocs de gènes apparaissaient systématiquement sur le même chromosome et dans le même ordre au sein des 32 génomes. Les chercheurs en ont déduit que notre ancêtre commun possédait 21 chromosomes (19 autosomiques et deux sexuels). Neuf chromosomes entiers, ou des fragments de ceux-ci, présentaient une structure génétique correspondant parfaitement à ceux des oiseaux modernes, démontrant l’extraordinaire stabilité de certaines séquences à l’échelle de centaines de millions d’années d’évolution.

Des réarrangements révélateurs

Les sections situées entre ces morceaux bien préservés comportaient davantage de séquences répétitives et se sont révélées plus sensibles aux ruptures, aux duplications et aux réarrangements, constituant le moteur de l’évolution génétique.

En retraçant les variations de la structure des chromosomes dans le temps, les chercheurs ont pu suivre le taux de réarrangement des gènes les composant au sein des différentes lignées, notant par exemple une accélération de celui-ci il y a environ 66 millions d’années, correspondant à la période où l’astéroïde de Chicxulub a frappé la Terre, mettant un terme au règne des dinosaures et permettant aux mammifères de devenir le groupe animal dominant.

Début septembre, des analyses de dents fossiles avaient suggéré l’existence d’un mammifère primitif encore plus ancien, faisant reculer leur origine de 20 millions d’années.

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