L’écologie est un des combats majeurs de notre siècle : alors que l’actualité nous rappelle sans cesse les conséquences et dangers d’un comportement irresponsable sur notre planète, la lutte pour la protection de la nature prend de plus en plus de place dans la politique, l’économie et notre façon d’agir. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que les jeux vidéo, en tant que miroir de notre époque, surfent aussi sur la vague écolo en s’en inspirant pour nous proposer des œuvres poussant à la réflexion. SooGeek s’est penché sur le sujet.
Comme expliqué dans cet épisode de Geekologie, de nombreuses créations vidéoludiques nous rappellent l’importance d’un comportement responsable face à la nature : dès la fin des années 90, le sujet est devenu un thème récurrent des trames de jeux vidéo et notamment grâce à Final Fantasy. Si la franchise est connue de tous pour ses revendications écologiques, de nombreux autres jeux se sont aussi illustrés dans cette tendance et Ecco the Dolphin, Botanicula ou encore Okami sont de ces créations incontournables pour les amoureux de la nature.
Botanicula est cette création tchèque du studio indépendant Amanita Design dans laquelle le joueur doit diriger 5 personnages à travers différents niveaux, tous plus beaux les uns que les autres. Avec des graphismes féeriques, Botanicula nous plonge au cœur d’une nature vierge où seuls les petits animaux et insectes font leur loi, sans jamais aller à l’encontre de leur environnement. Si le jeu n’a pas spécialement vocation à défendre la nature, il initie tout de même les joueurs à l’importance de maintenir un certain équilibre naturel.
Okami qui plonge le joueur dans un univers envoûtant inspiré des contes traditionnels japonais : on y retrouve aussi bien des décors dignes des plus belles estampes nippones que cette notion si chère aux créations japonaises qu’est l’importante place de la nature dans le récit. A la façon d’un conte de Miyazaki, le jeu place la nature au centre de son scénario en l’incluant dans le gameplay : il est impossible d’avancer dans Okami sans interagir avec le ciel ou les plantes. Le joueur y incarne une louve nommée Amaterasu dont la seule et unique tâche est de lutter contre un dragon, subitement réapparu dans l’univers du jeu. Pour évoluer d’un niveau à l’autre, le joueur peut faire apparaître d’un coup de pinceau, différents éléments du décor en prenant soin d’utiliser soigneusement les plantes de ce monde où l’homme n’a pas d’emprise.
Planète Nature, la collection de jeux d’Ubisoft à destination de la Wii, comporte plusieurs jeux : L’Île aux Dauphins (2007), Au Secours de l’Ile Tropicale ou encore Au Secours des Animaux Sauvages. Chacun de ces jeux a pour but de dévoiler au joueur les différentes actions des organisations écologiques qui protègent les animaux en danger aux quatre coins du monde : tout en étant ludique, cette série est éducative et offre de nombreuses informations au joueur en traitant non seulement des animaux, mais aussi de leur habitat naturel, de l’écologie, du respect de l’environnement et des différentes espèces.
Dans la même lignée, on retrouve en 2007 le jeu Ushuaïa de la Fondation pour la Nature et l’Homme (anciennement Fondation Nicolas Hulot). Sobrement intitulé A la poursuite des biotrafiquants, ce jeu d’action-aventure propose au joueur de combattre le braconnage sur toute la surface du globe. C’est dans la peau de Lena Green, une militante qui nous rappelle Lara Croft, que vous voyagerez du Botswana au Pérou en passant par le Groenland pour démanteler des organisations criminelles dont les affaires sont directement liées au biotrafic. Si le jeu n’a pas séduit beaucoup de joueurs, il est tout de même rassurant de voir des studios de développement investir sur des sujets aussi graves, sérieux et réalistes que le trafic d’animaux.
Evidemment, ces jeux offrent avant tout un aspect divertissant et si vous recherchez des créations vidéoludiques plus sérieuses, il vous faudra vous tourner vers le Serious Game, ce genre de jeu qui a comme première vocation de vous pousser à réfléchir. En grande majorité créés pour une cible jeune, ces jeux ont pour vocation d’éduquer sans détour aux différents comportements à adopter pour participer à la préservation de la planète. Ainsi Le tour du monde en 80 déchets est centré sur le recyclage et permet, à la façon d’un shoot’em all, de repérer et de trier les différents déchets qui croisent la route du héros.
De la même manière, EcoVille se range dans la catégorie des Serious Games. Cette création qui reprend un peu le principe des Sims offre au joueur la possibilité de créer une toute nouvelle ville en y développant la population et les infrastructures sans impacter l’environnement. Ce dernier critère est essentiel à la réussite du jeu et peut être surveillé au moyen de jauges informant le gamer sur la situation des déchets, de l’énergie mais aussi et surtout des gaz à effet de serre. En plus du jeu proprement dit, cette création de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) offre aussi un accès important à différentes fiches et autres documents pouvant éclairer le joueur sur la protection de l’environnement.
De nombreux jeux offrent un champ de réflexion au joueur en le plongeant dans un univers post-apocalyptique. Ici, la catastrophe s’est déjà produite et l’homme doit s’adapter ou mourir comme dans Fallout 3 qui s’est illustré comme jeu écologique grâce à un scénario alarmiste en se projetant dans un monde ruiné par une guerre nucléaire. En 2277, soit 200 ans après qu’un conflit sino-américain a ravagé la planète, les hommes n’ont d’autre choix que de survivre dans des abris anti-atomiques. Si le jeu offre différentes missions au gamer, la trame de fond reste celle d’un monde où l’homme tente, avec peu de succès, de s’adapter une nouvelle fois à un environnement qu’il a lui-même créé.
Le nucléaire est une grande source d’inspiration pour les développeurs qui l’ont adapté à toutes les sauces : First Strike, un jeu disponible sur mobile et tablette, offre au gamer la possibilité de gérer une guerre nucléaire. Ici, l’échelle est planétaire et c’est face à la Terre que le joueur doit décider où frapperont les armes atomiques. En seulement 6 jours, First Strike a obtenu la première place du classement officiel de l’Apple Store en Suisse, au Portugal et à Hong Kong et pour cause, ce jeu de stratégie en temps réel place celui qui s’y aventure dans une situation des plus stressantes : en un clin d’œil, il prend la décision de tuer de milliers de personnes en incarnant l’une des 11 puissances nucléaires de la planète.
Le but ? S’approprier d’autres pays et leurs richesses et dans cette optique, le joueur peut développer des armes de plus en plus violentes et meurtrières. A première vue, First Strike peut sembler n’avoir aucun intérêt écologique mais quelques minutes suffisent au joueur pour comprendre la dangerosité d’un armement nucléaire : les développeurs zurichois du studio Blindflug on reversé 25 % de leurs gains à des ONG luttant pour le désarmement nucléaire de la planète.
Tout comme Fallout 3, de nombreux jeux nous plongent dans un monde déjà dévasté par le comportement irresponsable et égoïste de l’homme : Gears of War, série de jeux de tir à la troisième personne développés par le studio américain Epic Games, place le joueur dans un monde où les pays et gouvernements s’arrachent les dernières ressources de pétrole dont ils sont toujours dépendants. Cette situation catastrophique n’a d’autre issue que la guerre, un conflit sans précédent opposant toutes les nations du monde et laissant, après son passage, des villes ruinées et des populations sans ressources.
Enfin et parce que les studios de développement ne se contentent pas d’utiliser l’écologie à des fins uniquement lucratives, certains ont décidé d’agir pour la planète comme Ubisoft qui a, dès 2010, fait le choix de supprimer les manuels d’instructions imprimés des coffrets de jeux vidéo. Le joueur peut dorénavant obtenir de l’aide en utilisant directement les disques de jeux.
Vous l’aurez compris, l’industrie du jeu vidéo surfe sur la vague écologique qui touche tous les médias et c’est tout à fait normal : il s’agit d’un enjeu majeur de notre siècle et ces créations vidéoludiques peuvent apporter beaucoup dans la protection de la nature, en commençant par éduquer les joueurs.
Par Joana Pimenta, le
Source: Geekologie
Étiquettes: nature, planète, écologie, Jeux Vidéo, geekologie
Catégories: Actualités
et sonic ? Il n’était pas écolo peut-être ?