La découverte d’une structure gigantesque au sein de notre propre galaxie, la Voie lactée, a révolutionné la compréhension astronomique. Cette structure, baptisée « vague de Radcliffe » en l’honneur de l’institut où elle a été identifiée, est une onde massive de nuages de gaz s’étendant sur des milliers d’années-lumière. Des études récentes ont mis en lumière que cette vague n’est pas un simple élément statique, mais qu’elle se meut à travers l’espace, une dynamique décrite dans une publication de la revue Nature.

La vague de Radcliffe

Ralf Konietzka, chercheur principal de l’étude et doctorant à la Kenneth C. Griffin Graduate School of Arts and Sciences de Harvard, explique que l’analyse du mouvement des étoiles nées dans ces nuages gazeux révèle que la vague de Radcliffe oscille véritablement.

Cette structure a été mise en évidence grâce à l’exploitation des données de la mission Gaia de l’ESA, enrichie par une méthode de cartographie tridimensionnelle de la poussière élaborée par Doug Finkbeiner, professeur à Harvard. Cette méthode a permis de cartographier avec une précision sans précédent les nuages gazeux formant les pouponnières stellaires proches du Soleil.

La structure découverte est la plus grande structure cohérente dans notre galaxie, s’étendant sur plus de 9 000 années-lumière et située à une proximité surprenante de seulement 500 années-lumière du Soleil.

Dynamique et mouvement

Cette découverte bouleverse les connaissances préalables sur la structuration de notre galaxie, révélant l’existence de gigantesques formations jusqu’alors insoupçonnées. Selon Catherine Zucker, chercheuse au Centre d’astrophysique, « elle existe depuis toujours. Nous n’en avions tout simplement pas conscience, car nous n’étions pas en mesure de construire ces simulations tridimensionnelles à haute résolution de la dispersion des nuages de gaz à proximité du Soleil. »

Les chercheurs ont pu attribuer des mouvements tridimensionnels aux jeunes amas d’étoiles de la vague de Radcliffe en 2022 grâce à une analyse supplémentaire utilisant les données révisées de Gaia. Selon cette recherche, l’ensemble de la structure se déplace comme une « vague itinérante », les amas d’étoiles oscillant de haut en bas dans un schéma ondulatoire qui traverse notre petite région de la galaxie.

En outre, l’étude a montré que la gravité de la matière ordinaire est suffisante pour entraîner l’oscillation de l’onde de Radcliffe, ce qui indique que le mouvement de l’onde n’a pas besoin d’une énorme quantité de matière noire pour être expliqué.

De nouvelles voies de recherche

La découverte de l’onde de Radcliffe et les recherches qui ont suivi ont élargi le champ de la recherche. L’origine et le comportement de l’onde de Radcliffe font actuellement l’objet de nombreuses théories étudiées par les astronomes. Ces possibilités vont de l’influence des supernovae aux interactions avec des galaxies satellites naines. 

La découverte de la vague de Radcliffe et l’analyse de son mouvement fournissent des indices précieux sur la structure et la dynamique de la Voie lactée. En identifiant la plus grande structure cohérente jamais observée dans notre galaxie, les chercheurs disposent désormais d’un laboratoire naturel pour étudier les phénomènes galactiques sur une échelle auparavant inimaginable.

Toutefois, elle soulève également la question de savoir si des ondes analogues existent et se comportent dans d’autres galaxies. L’onde de Radcliffe pourrait être la structure qui soutient le bras spiral le plus proche de la Voie lactée, ce qui suggère que les bras spiraux des galaxies sont plus dynamiques qu’on ne le pensait auparavant puisqu’ils sont capables d’osciller. Par ailleurs, des astronomes font une étrange découverte aux confins du Système solaire.

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