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— joshimerbin / Shutterstock.com

Des astronomes ont repéré la galaxie morte la plus lointaine jamais identifiée. Ayant cessé de former des étoiles de façon inhabituellement précoce, celle-ci semble défier notre compréhension du cosmos.

Une caractéristique inhabituelle

Si JADES-GS+53.15508-27.80178 avait été initialement découverte en 2010, les limites des instruments astronomiques de l’époque n’avaient pas permis de la caractériser en détail. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, Francesco D’Eugenio, de l’université de Cambridge, et ses collègues l’ont observée à nouveau avec les puissants yeux du télescope spatial James-Webb, et ont constaté qu’elle ne formait plus de nouveaux astres.

Un phénomène très inhabituel, étant donné que nous voyons cette galaxie telle qu’elle était seulement 700 millions d’années après le Big Bang, une époque où l’Univers primitif abritait d’importantes concentrations de gaz, connu pour alimenter le processus de formation stellaire.

« Observer une galaxie morte à une époque aussi précoce est vraiment surprenant », explique D’Eugenio. « Cela implique que quelque chose l’empêche activement de donner naissance à de nouvelles étoiles. »

Une image du télescope spatial James-Webb mettant en évidence JADES-GS-z7-01-QU, la plus ancienne galaxie « morte » jamais observée — © JADES Collaboration

Selon les calculs de l’équipe, la production stellaire de JADES-GS+53.15508-27.80178 aurait duré entre 10 et 50 millions d’années, soit un laps de temps nettement plus court que celui observé chez ses voisines d’âge et de taille similaires.

Deux scénarios envisagés

Deux scénarios sont actuellement envisagés par les chercheurs. Le premier est que lorsque les étoiles se forment, elles génèrent d’énormes quantités de rayonnement et des vents puissants, qui auraient expulsé le gaz de la galaxie, stoppant ainsi net ce processus. La seconde hypothèse implique qu’un trou noir actif au cœur de JADES-GS+53.15508-27.80178 soit à l’origine de turbulences similaires, ayant conduit au même résultat.

Les galaxies aussi précoces étant susceptibles de se « régénérer » et de recommencer à former des étoiles, la prochaine étape pour D’Eugenio et ses collègues consistera à en étudier d’autres afin de tenter de faire la lumière sur sa mort prématurée.

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