Fullmetal Alchemist est une série complètement culte qui a reçu les louanges de la critique et le plébiscite du public, au point de devenir très populaire aussi bien au Japon qu’en Occident. Les aventures des frères Elric à la poursuite de la pierre philosophale sont passionnantes, et on ne compte plus les déclinaisons du manga créé par la mangaka Hiromu Arakawa. Le Daily Geek Show revient avec vous sur cette œuvre qui a marqué la culture japonaise de ces dernières années.
L’histoire des frères Elric
Le manga Fullmetal Alchemist et les deux séries d’animes qui en découlent portent principalement sur les aventures vécues par Edward et Alphonse Elric, ses deux personnages emblématiques : le blond avec un bras et une jambe mécaniques et l’armure géante à la voix de petit garçon. Un duo peu banal, tout comme leur histoire. En effet, si Ed et Al se sont retrouvés dans cet état, c’est parce qu’ils ont enfreint la loi fondamentale sur laquelle repose l’alchimie omniprésente dans leur monde : ils ont tenté de faire une transmutation humaine pour ramener leur mère à la vie. Seulement, le résultat a été désastreux : Al a perdu son corps et Ed sa jambe, avant que celui-ci ne sacrifie son bras pour fixer l’âme de Al dans une armure.
C’est suite à cela que tous deux décident de réparer leur erreur en devenant alchimistes d’État, ce qui leur permettrait d’avoir les moyens de trouver de quoi récupérer leur corps d’origine. Pour y parvenir, ils ont une piste principale : utiliser la pierre philosophale. Or, malheureusement cet objet est réputé légendaire. Sur leur route ils vont croiser de nombreux ennemis, notamment les Homonculus, des êtres mystérieux aux capacités physiques hors normes et qui sont liés, d’une manière complexe, à la pierre philosophale… Le tout finissant par les mener vers une machination qui les dépasse beaucoup.
L’univers de Fullmetal Alchemist
L’alchimie a une place très importante dans le monde de Fullmetal Alchemist : dans la mesure où l’alchimie est possible, on lui trouve évidemment de nombreux usages, notamment militaires. L’alchimie repose sur le principe de l’échange équivalent : pour toute chose créée avec l’alchimie, il faut une quantité égale de matière à transformer, le tabou absolu de l’alchimie étant la transmutation humaine, soit la création d’un être humain via l’alchimie. La seule chose permettant de bafouer ces principes primordiaux étant bien sûr la pierre philosophale, une substance alchimique qui permettrait de passer outre l’échange équivalent et de créer des êtres. Ce qui explique pourquoi les frères Elric cherchent à la récupérer pour récupérer leurs corps originaux.
A ce « détail » près, l’univers de Fullmetal Alchemist ressemble à celui dans lequel nous vivons. En effet, le monde dans lequel évoluent les frères Elric et tous les personnages qui les entourent est assez analogue au nôtre et ressemble d’ailleurs à l’Allemagne ou l’Autriche d’avant la Première Guerre mondiale, que cela soit d’un point de vue technologique ou politique : les habitants d’Amestris vivent avec l’électricité et l’eau courante, mais la majorité n’ont pas de voiture et se déplacent en train, la télévision n’existe pas, le téléphone n’est pas très répandu… mais surtout la population du pays vit sous une sorte de dictature militaire et les soulèvements populaires sont nombreux, le pays se remettant à peine d’une guerre civile alors que ses voisins sont belliqueux… Charnière indispensable à la mainmise du pouvoir sur la population, les alchimistes d’État sont, comme leur nom l’indique, des alchimistes travaillant dans l’armée.
Un shonen hors normes
Il est évident que Fullmetal Alchemist est classé parmi les shonen manga, ces mangas destinés à un lectorat masculin adolescent. Il appartient même au genre nekketsu, le plus célèbre des genres de shonen manga. On y retrouve en effet un jeune héros naïf et doté de capacités spéciales, privé de ses parents, et en lutte contre le monde entier ou presque pour atteindre son objectif. Enfin, il défend des valeurs morales justes telles que l’honnêteté, la justice, l’égalité… Bref, autant d’éléments constitutifs d’un canevas auquel se conforme Fullmetal Alchemist.
Cependant, le manga Fullmetal Alchemist se distingue du tout-venant dans le genre pour plusieurs raisons. Premièrement, son auteur, Hiromu Arakawa, est une femme, ce qui n’est pas spécialement courant pour ce type d’oeuvre. Ce qui, deuxièmement, permettrait d’expliquer plusieurs des spécificités de Fullmetal Alchemist. Tout d’abord, il n’y a pas de fan service dans le manga, ces passages où un ou plusieurs personnages féminins se retrouvent en tenue légère pour le plaisir du lectorat masculin typique, et ensuite ces mêmes personnages féminins sont très travaillés et présents dans l’histoire. On retrouve également une psychologie des personnages très travaillée, ce qui permet, chose assez exceptionnelle, de rendre attachant un personnage comme Alphonse qui a l’apparence d’une armure menaçante.
Une même base, deux animes
Ce qui fait également la spécificité de Fullmetal Alchemist en tant que franchise, c’est qu’il fait partie des rares mangas à avoir été adaptés deux fois en anime. Le manga a été prépublié de 2001 à 2010, mais a été adapté en anime pour la télévision japonaise dès 2003, avant même que son histoire ne soit achevée. Il est en effet courant au Japon d’adapter un manga en série rencontrant le succès avant même qu’il ne soit terminé, les scénaristes de l’anime ayant alors le choix ou de tronquer l’histoire, ou de lui créer une fin originale indépendante du manga. C’est ce choix qu’ont retenu les réalisateurs des studios Bones, et la seconde moitié de l’anime Fullmetal Alchemist suit une voie radicalement différente de celle du manga, escamotant plusieurs personnages et en créant de nouveau pour donner une tout autre nature à la machination des Homonculus.
Cependant, le succès de Fullmetal Alchemist ne s’étant jamais démenti jusqu’à la fin de sa prépublication, les studios Bones ont été chargés de réaliser une seconde série adaptée du manga en 2009. La particularité de cette seconde série, baptisée Fullmetal Alchemist : Brotherhood pour se distinguer de la première, est qu’elle suit de manière beaucoup plus fidèle la trame de la série, et ce, jusqu’à son dénouement. Dans les faits, les fans ont alors plus tendance à prêter allégeance à cette seconde série puisqu’elle suit le manga fidèlement, mais les voies explorées par la première n’étant pas incohérentes par rapport à l’histoire de base, les deux sont valables. En plus de ces deux séries, deux longs-métrages animés Fullmetal Alchemist ont été réalisés : le premier Fullmetal Alchemist : Conqueror of Shamballa, sorti en 2005, fait directement suite à la conclusion de la première série, alors que le second, Fullmetal Alchemist : L’Étoile sacrée de Milos est une aventure indépendante se situant dans l’univers de la seconde adaptation.
Une multitude de jeux vidéo
La plupart d’entre elles ont beau n’être jamais parvenues en Occident, Fullmetal Alchemist a aussi connu un nombre relativement rondelet d’adaptations en jeux vidéo, puisque pas moins de 10 adaptations officielles de Fullmetal Alchemist en jeux vidéo ont été éditées entre 2003 et 2010. RPG, jeu d’action-aventure ou jeu de combat, il y en a eu pour tous les goûts et sur tous les supports, consoles de salon comme consoles nomades en passant par les téléphones portables ! Cependant, l’existence de ces nombreux jeux n’est pas si étonnante puisque le propriétaire du magazine qui pré-publiait le manga Fullmetal Alchemist, ce qui en fait par extension son éditeur, n’est autre que la société Square Enix.
Eh oui, le producteur et distributeur des jeux Final Fantasy et Dragon Quest est l’ayant droit d’un certain nombre de mangas à succès au Japon, ce qui lui permet au passage de les adapter en jeux vidéo comme bon lui semble. On peut cependant constater que les adaptations en jeux vidéo de Fullmetal Alchemist font, à défaut d’avoir battu des records de ventes, bonne figure puisque non seulement elles retranscrivent relativement bien la tonalité de l’univers du manga et des animes, fait de combats plus ou moins agrémentés d’alchimie, mais sont surtout fun à jouer.
Définitivement, Fullmetal Alchemist est un manga qui restera dans nos coeurs et dont les déclinaisons, du moins celles sous forme d’animes, présentent un intérêt extraordinaire. Maintenant, même si on est triste que le manga et les séries soient terminés, on ne peut qu’être heureux à l’idée que toute l’histoire ait été achevée au bon moment, longtemps avant que l’histoire ne tourne en rond, ce qui lui fait garder toute son efficacité, en manga comme en anime et quelle que soit la version. Pensez-vous qu’il vaut mieux découvrir cet univers en manga ou anime ?
Pour aller plus loin, entrez dans l’univers de Baccano, ce chef-d’œuvre qui mêle action, comédie et scènes gore.
Par Romain Berthommier, le
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