De mauvaises nouvelles pour les enfants autistes, trisomiques et déficients intellectuels. Selon une récente étude, les Français sont 30 % à estimer que leur place est en institut spécialisé, au lieu de leur offrir la possibilité d’accéder à une éducation normale dans leur école de quartier. Des chiffres inquiétants qui mettent à mal l’inclusivité de certains handicaps, et qui illustrent la méfiance et la méconnaissance des Français sur certaines pathologies, dont l’insertion sociale est pourtant possible.

Une hiérarchisation au sein des handicaps

Cette étude, réalisée en juillet 2019 par Harris Interactive sur un échantillon de 1000 personnes, démontre en effet un certain scepticisme des Français à l’égard de certains handicaps dans les milieux scolaires. Mais selon les handicaps, les avis divergent : 11 % des sondés se disent défavorables à une scolarisation dans les écoles de quartier pour les enfants à mobilité réduite, mais ce chiffre passe à 28 % lorsqu’il s’agit d’enfants autistes, puis à 30 % pour les jeunes atteints de déficience intellectuelle.

Ainsi, les Français sont nombreux à considérer que l’insertion sociale est plus difficile pour les enfants qui présentent des handicaps psychiques ou mentaux que pour ceux atteints de handicaps physiques ou sensoriels.

Denis Kuvaev/ Shutterstock

Dans leurs réponses, les sondés mettent en cause la mauvaise insertion des jeunes handicapés dans les établissements scolaires, qu’ils considèrent peu adaptés pour prendre en charge les enfants handicapés, notamment ceux atteints d’autisme ou de déficiences intellectuelles.

Mais quelles qu’en soient les raisons, les chiffres sont là, et près de la moitié des Français considèrent que ces enfants seraient mieux scolarisés s’ils étaient intégrés dans des établissements spécialisés.

Pourquoi un tel constat ?

Ainsi, à la difficulté de surmonter leur handicap s’ajoute pour ces enfants la complexité de faire face à une exclusion sociale par l’opinion publique, et ce dès leur plus jeune âge.

Pour Nicolas Eglin, président de la Fnaseph, qui lutte pour la scolarisation de tous, « ces résultats montrent combien les représentations erronées des différents types de déficiences sont encore prégnantes dans l’opinion publique. Ils confirment également à quel point la réponse institutionnelle des établissements spécialisés, sur laquelle a longtemps reposé la politique française du handicap, a modelé les esprits. »

Les stéréotypes profondément ancrés dans notre société ainsi que le manque de confiance des Français dans le système éducatif en place les poussent parfois à préférer la solution de l’isolement pour les enfants en difficulté.

Monkey Business Images/ Shutterstock

Pourtant, 91 % des Français disent soutenir l’école inclusive, pour éviter toute forme de ségrégation et participer à une ouverture d’esprit dès le plus jeune âge.

Pour Nicolas Eglin, « cela marchera si l’Etat y consacre les moyens nécessaires. Et cela ne passe pas que par les auxiliaires de vie scolaire. Les mesures annoncées par le gouvernement vont dans le bon sens. Comme la création des équipes mobiles d’appui médico-sociale pour la scolarisation. Ou bien encore le développement des unités d’enseignement externalisées qui accueillent, en milieu ordinaire, des élèves d’établissements spécialisés. »

Il y a donc de nombreux progrès à réaliser pour faciliter l’insertion globale des personnes handicapées au sein de notre communauté. Un changement de mentalité pourrait s’opérer grâce aux dispositifs mis en place par l’Etat, en espérant que les systèmes déployés dans les années à venir puissent bannir les amalgames qui persistent dans notre société.

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Annie
Annie
4 années

Cet article fait preuve d’une méconnaissance totale des Handicaps, car il n’y a pas un mais bien plusieurs sortes de handicaps! Les enfants handicapés ou non sont tous différents, le pourcentage cité n’est pas significatif, un enfant atteint d’autisme peut avoir un très lourd retard mental et un comportement complètement… Lire la suite »

eric
eric
4 années

« équipes mobiles d’appui médico-légal « : médico-social plutôt !!!