— Maciej Olszewski / Shutterstock.com

Des chercheurs français ont démontré qu’une certaine espèce de fourmi pouvait détecter les cellules cancéreuses aussi efficacement que d’autres animaux dotés de capacités de bio-détection, comme les chiens.

Des test préliminaires concluants

Le dépistage du cancer est un enjeu majeur de santé publique, mais les méthodes actuellement utilisées pour détecter les cellules cancéreuses, telles que l’IRM et la mammographie, s’avèrent souvent invasives et coûteuses. Afin de contourner ces contraintes, des approches alternatives comme l’utilisation de l’odorat des animaux sont actuellement étudiées.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue iScience, des chercheurs du CNRS ont effectué des tests en laboratoire sur 36 fourmis de l’espèce Formica fusca. Ces derniers portaient sur deux types de cellules cancéreuses du sein, présentant des profils de composés organiques volatils (COV) différents.

L’équipe a exposé les insectes à un échantillon de cellules humaines cancéreuses, associé à une récompense prenant ici la forme d’une solution sucrée très appréciée des fourmis. Après seulement quelques minutes d’entraînement, ces dernières étaient en mesure de les différencier des cellules saines aussi efficacement que les chiens renifleurs, dont le dressage à cette fin peut prendre jusqu’à douze mois.

Formica fusca — © Paul Devienne / Laboratoire d’Ethologie Expérimentale et Comparée / Université Sorbonne Paris Nord

La capacité des fourmis à distinguer différents COV suggère par ailleurs que ces insectes pourraient également être utilisés pour identifier plusieurs types de cancer.

Un outil de dépistage abordable, rapide et fiable

Présentant l’avantage de pouvoir être facilement élevés dans des conditions contrôlées, les insectes s’avèrent peu coûteux et disposent d’un système olfactif extrêmement développé. Des centaines d’individus peuvent par ailleurs être conditionnés avec très peu d’essais, faisant de ces créatures un outil de dépistage du cancer à la fois abordable, rapide et fiable.

Pour les chercheurs, la prochaine étape consistera à évaluer l’efficacité de cette approche lors d’essais cliniques.

« Notre approche pourrait potentiellement être adaptée à toute une série d’autres tâches complexes de détection d’odeurs, notamment de stupéfiants, d’explosifs, d’aliments avariés ou d’autres maladies, dont le paludisme, les infections et le diabète », concluent les auteurs de l’étude.

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