Il y a 66 millions d’années, un gigantesque astéroïde frappait la Terre, mettant fin au règne des dinosaures. Des chercheurs ont découvert de nouvelles preuves directes de cet évènement sous la forme de mégarides fossilisées provenant des tsunamis ayant suivi immédiatement après.
Un enchaînement d’évènements cataclysmiques
Aussi rapide semble être l’évolution climatique actuelle, elle s’avère infime comparée à celle engendrée par un astéroïde (ou un fragment de comète) d’au moins 10 kilomètres de long à la fin du Crétacé. S’étant écrasé dans ce qui est aujourd’hui la péninsule du Yucatan, au Mexique, celui-ci avait engendré la mort quasi instantanée de la plupart des formes de vie se trouvant près du point d’impact, et les effets du cataclysme s’étaient rapidement propagés dans le monde entier.
L’impact aurait déclenché des tsunamis, des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ainsi que de vastes incendies de forêt. Les océans se seraient dangereusement acidifiés, et des quantités phénoménales de roches et de suie auraient été projetées dans l’atmosphère, bloquant la lumière solaire pendant 18 mois. Au total, les trois quarts de la vie terrestre auraient été anéantis, incluant les dinosaures, vraisemblablement déjà en déclin à cette époque, ainsi que 93 % des mammifères.
Dans le cadre de travaux récemment publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, des chercheurs de l’université de Louisiane ont découvert des preuves physiques de l’une de ces conséquences désastreuses : les tsunamis. Une modélisation antérieure avait suggéré que, suite au méga-séisme déclenché par la collision (supérieur à 11 sur l’échelle de Richter), les vagues initiales auraient atteint une hauteur stupéfiante de 1 500 mètres, submergeant la vie terrestre et projetant les créatures marines sur la terre ferme dans les régions entourant le site d’impact.
S’il est difficile de trouver une preuve irréfutable de ces évènements après des dizaines de millions d’années, l’équipe a découvert à plus d’un kilomètre sous la surface des mégarides fossilisées. Ces ondulations mesurent en moyenne 16 mètres de profondeur et sont espacées de 600 mètres environ, ce qui fait d’elles les plus larges jamais documentées sur Terre. Les scientifiques précisant que leur orientation semble correspondre exactement à celle du cratère d’impact.
De nouveaux indices précieux
La découverte a été réalisée à partir de données d’imagerie sismique sous la Louisiane, recueillies par la société Devon Energy dans le cadre de sa recherche de ressources pétrolières. Située de l’autre côté du golfe du Mexique, la région sondée faisait face au site d’impact de l’astéroïde et se trouvait sous environ 60 mètres d’eau au moment du cataclysme, en raison de l’élévation du niveau de la mer.
Selon l’équipe, après le passage des vagues et la stabilisation de l’eau, les tempêtes et autres perturbations naturelles n’auraient pas été en mesure d’atteindre une telle profondeur, permettant au fond marin de conserver ces impressionnants motifs ondulés jusqu’à leur fossilisation.
Si ces recherches apportent de nouveaux indices physiques sur les événements s’étant produits dans les heures et les jours ayant suivi le terrible impact de Chicxulub, une étude publiée il y a quelques mois avait de son côté montré que ce cataclysme avait également donné naissance à la forêt amazonienne.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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