Des paléontologues ont annoncé la découverte de la plus ancienne peau fossilisée connue. Vieille de plusieurs centaines de millions d’années, celle-ci contribue à éclairer l’évolution de ce type de tissu.
Peau ancienne
La peau d’un animal ayant tendance à se décomposer rapidement après sa mort, certaines conditions doivent être réunies pour que sa fossilisation se produise. Dans le cas récemment décrit dans la revue Current Biology, il semble que la dépouille d’un spécimen de reptile précoce ait été rapidement recouverte par des sédiments argileux.
Ce fossile record a été trouvé dans une ancienne grotte calcaire de l’Oklahoma, dont les faibles niveaux d’oxygène ont probablement contribué à ralentir suffisamment la décomposition de la carcasse de l’ancienne créature pour que son enveloppe cutanée se « momifie » naturellement.
L’examen des scans 3D de minuscules fragments sombres a révélé une structure écailleuse semblable à celle observée sur les flancs des crocodiles modernes. Si l’espèce préhistorique à laquelle ils appartenaient n’a pas pu être établie de façon définitive, l’âge du spécimen a été estimé à environ 288 millions d’années, correspondant à la fin du Paléozoïque.
The oldest known fragments of fossilised skin have been discovered in Oklahoma, and they could help us understand how skin first evolved as vertebrate animals moved from the seas onto dry land https://t.co/mfjS0H2laD
— New Scientist (@newscientist) January 17, 2024
Sur la base des autres fossiles trouvés sur le site, il pourrait s’agir d’un ancien lézard nommé Captorhinus aguti (tweet ci-dessus), qui serait accidentellement tombé dans la grotte, ou dont la dépouille aurait été charriée à l’intérieur de la formation géologique par de violentes crues.
Un témoignage précieux
Antérieurs d’environ 45 millions d’années aux premiers dinosaures, ces fragments fossilisés offrent un aperçu précieux de la façon dont la peau des vertébrés a évolué suite à leur passage des océans à la terre ferme.
« C’est une occasion exceptionnelle d’examiner le premier chapitre de l’évolution des vertébrés terrestres », estime Ethan Mooney, chercheur à l’université de Toronto et auteur principal de la nouvelle étude. « En formant une barrière étanche entre les organes sensibles et l’environnement extérieur, la peau a aidé les animaux aquatiques à coloniser les continents. »
En septembre 2022, une équipe de scientifiques britanniques avait annoncé la découverte exceptionnelle d’une momie de dinosaure, éclairant l’évolution des hadrosaures.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: fossile, reptile, peau
Catégories: Actualités, Histoire