
Invisibles mais redoutables, les anthrènes font une entrée remarquée dans les foyers français. Ces petits insectes discrets, souvent confondus avec les mites, sont pourtant capables de faire bien plus de dégâts dans nos armoires. Avec le retour des beaux jours, leur présence s’intensifie, au point d’alerter les spécialistes de la désinsectisation.
Attention à vos vêtements : les larves d’anthrènes font des ravages invisibles
À peine quelques millimètres de long, un corps ovale recouvert de minuscules écailles brunes : l’anthrène des tapis (ou Anthrenus verbasci) ne paie pas de mine. Et pourtant, ses larves sont de véritables prédatrices textiles. Tissus naturels, lainages, fourrures, tapisseries anciennes… rien n’échappe à leur appétit vorace.
« Ce n’est pas tant l’insecte adulte que les larves qu’il faut craindre », explique un expert en lutte antiparasitaire. « Elles se cachent dans les coins sombres et peuvent vivre plusieurs mois sans être repérées, tout en rongeant doucement le textile. »
Des centaines d’œufs et presque aucun signe : le piège des anthrènes
Une femelle peut pondre jusqu’à 200 œufs dans un recoin de placard ou sous un meuble. Une fois écloses, les larves se nourrissent pendant des mois avant de se métamorphoser. Le pire ? Elles laissent peu de traces visibles, mis à part quelques trous et des fibres grignotées. Résultat : on s’en rend compte souvent trop tard.

Avec le réchauffement climatique et l’augmentation des températures intérieures, leur cycle de vie s’accélère, rendant leur prolifération plus difficile à maîtriser.
Comment s’en protéger ?
Pour éviter l’invasion, quelques réflexes simples peuvent faire la différence :
- Aérer et nettoyer régulièrement les placards, tapis et zones sombres.
- Aspirer les plinthes et recoins (lieux de ponte privilégiés).
- Stocker les vêtements en laine dans des housses hermétiques.
- Utiliser des pièges à phéromones ou faire appel à un professionnel si l’infestation est avérée.
Une invasion silencieuse mais sérieuse
Moins connus que les mites, les anthrènes gagnent pourtant du terrain. Discrets, résistants, adaptés à nos intérieurs chauffés, ils représentent une menace bien réelle pour nos vêtements… mais aussi pour certains musées et collections textiles patrimoniales. Un danger sournois, que les particuliers feraient bien de ne pas sous-estimer.