L’actuel gouvernement de centre-gauche finlandais continue d’étendre sa politique en faveur de l’égalité et de la parité homme-femme. En effet, les pères pourront bientôt prendre un congé parental identique, aussi bien en matière de durée que d’indemnisation, à celui des mères. Une initiative qui leur permettra de bénéficier davantage de temps avec leurs enfants. 

Vers un congé parental égalitaire pour les mères et les pères en Finlande 

Afin de pousser les pères à consacrer davantage de temps à leurs enfants, le gouvernement finlandais a pris la décision de donner à chacun des parents le même congé parental. Aujourd’hui, le congé maternité est de 4,2 mois, alors que les pères n’ont droit qu’à 2,2 mois de congés, et ce, jusqu’à ce que leurs enfants atteignent l’âge de deux ans. Par ailleurs, un autre congé parental de six mois peut également être partagé. 

Ainsi, le congé paternité sera de 6,6 mois et l’autre parent pourra obtenir près de la moitié de cette période. L’allocation payée sera donc de 14 mois, soit 164 jours par parent. Les femmes enceintes bénéficieront en plus d’une allocation d’un mois. De plus, les parents auront le droit de transférer 69 jours de leur quota. Enfin, les parents célibataires auront également le droit d’avoir recours à deux allocations. 

— Rido / Shutterstock.com

Améliorer la parité homme-femme et stimuler le taux de natalité

Sanna Marin, Première ministre finlandaise, a annoncé en janvier 2020 que la Finlande avait encore beaucoup à faire avant que l’égalité entre les hommes et les femmes soit respectée. Elle s’est d’ailleurs plainte que trop peu de pères consacrent trop peu de temps à s’occuper de leurs enfants en bas âge. Avec cette nouvelle réforme, le pays espère donc “promouvoir le bien-être et l’égalité des sexes”.

Selon Aino-Kaisa Pekonen, ministre de la Santé et des Affaires sociales, une “réforme radicale des prestations familiales a commencé dans le but d’améliorer l’égalité des sexes, stimuler le taux de natalité en baisse et favoriser la diversité entre les familles”. En Finlande, le nombre de nouveau-nés a considérablement diminué entre 2010 et 2018 : 47 577 enfants pour 5,5 millions d’habitants. La ministre de la Santé explique également qu’une telle mesure a déjà permis à l’Islande et à la Suède de faire remonter leur taux de natalité. 

Grâce à cette nouvelle réforme, le gouvernement finlandais de Sanna Marin espère réellement parvenir à faire de l’égalité entre les sexes une priorité, comme elle a déjà pu le montrer avec la composition de son gouvernement : 12 femmes sur 19 ministres sont actuellement à la tête du pays. Une décision qui, selon Sanna Marin, n’est « pas si grave ».

— Alexandros Michailidis / Shutterstock.com

Qu’en est-il du reste de l’Europe ? 

En matière de congé parental, la Suède est le meilleur élève de l’Europe : le pays possède le système le plus généreux avec 240 jours de congés par parent après la naissance de l’enfant. Par ailleurs, Anne Lise Ellingsaeter, professeure à l’université d’Oslo et directrice d’une enquête nordique au sujet du congé parental, considère que les pays nordiques ont ouvert la voie en offrant aux pères les droits qui étaient déjà accordés à la mère. “La Norvège a été le premier pays en 1993 à accorder un congé non transférable aux pères, puis la Suède a emboité le pas. Mais le Danemark a institué un quota au père en 1998 et l’a aboli plus tard, et il n’a pas été réintroduit”, ajoute-t-elle. Au Danemark, un père a seulement droit à deux semaines de congés après la naissance et il peut partager trente-deux semaines en plus avec la mère. Les droits de congé parental ne sont pas assez élevés, estime Anne Lise Ellingsaeter.

D’après le gouvernement finlandais, une telle réforme coûtera 100 millions d’euros supplémentaires. L’Union européenne continue sa lancée vers l’égalité des sexes en matière de congé parental, comme le prouve une directive de 2019. Celle-ci accorde aux pays de l’Union trois ans pour permettre aux parents d’avoir un congé d’au moins quatre mois, dont deux non transférables. Le Portugal possède quant à lui déjà un système non sexiste, avec 120 jours payés à 100 % et 30 jours facultatifs payés à 80 %. La Suède, l’Islande, le Portugal et l’Estonie ont déjà été salués par l’UNICEF pour avoir offert aux familles des politiques bien plus favorables à l’égalité des sexes. 

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