Ah les fillers, ces épisodes d’un intérêt discutable qui ne manquent jamais d’agacer les plus grands amateurs d’animes. La plupart des grandes adaptations de mangas en comportent chacune leur lot pour rallonger l’histoire, et ce n’est pas toujours agréable. SooGeek vous en dit plus sur ces excroissances scénaristiques qui pullulent dans l’animation japonaise.
Le terme « filler » vient du verbe anglais « to fill », qui signifie littéralement remplir. Les amateurs d’animes appellent donc « fillers » les épisodes d’animes dont on a l’impression qu’ils ne sont là que pour faire du remplissage et n’ont pratiquement aucun intérêt narratif. Les studios d’animation ne se cachent d’ailleurs pas d’utiliser ce procédé pour gagner du temps. En général, ce temps gagné permet soit de laisser le temps au mangaka écrivant l’œuvre à l’origine de l’anime de continuer l’histoire, afin que la série ne la rattrape pas, ou encore de se concentrer sur la production d’épisodes réellement importants… ou bien aussi de rallonger la série pour continuer de profiter de son succès à moindre frais (eh oui…).
Beaucoup ont fait connaissance avec les fillers grâce (ou à cause…) de l’anime Dragon Ball Z :
On reconnait le filler typique à son caractère long et redondant : il s’agit généralement de séries de flashbacks de scènes déjà vues dans la série, ou de dialogues qui n’en finissent pas. Certains fillers ou groupes de fillers peuvent aller jusqu’à proposer leurs propres arcs narratifs, avec leurs personnages originaux, pour rallonger la sauce, même si ces adjonctions sont rarement au goût des fans. Autant d’astuces qui permettent donc de créer des épisodes à bas coût pour lesquels les processus de production, et leur prix, sont minimisés.
Parmi les plus beaux spécimens du genre, on ne peut que commencer par Dragon Ball Z. On se souvient tous des ces épisodes dans lesquels méchants et gentils partent dans des monologues pouvant durer des épisodes entiers alors que la Terre est censée être anéantie dans moins de deux minutes… Chiffre parlant de lui-même, le nombre d’épisodes de la série originelle Dragon Ball Z, qui ne devait pas rattraper le manga, et de la nouvelle série Dragon Ball Z Kai suivant scrupuleusement l’œuvre de base : respectivement 200 épisodes et 98 épisodes…
Saint Seyia est un anime resté célèbre pour ses nombreux fillers :
Tout aussi fameuse dans le registre des fillers, la série originelle Saint Seyia comportait quantité de fillers qui allaient jusqu’à ajouter des personnages qui n’existaient pas dans le manga originel, rendant le scénario de la série particulièrement bancal par moments. Plus posés, les producteurs de l’adaptation animée de Naruto ont décidé de mettre en « pause » le suivi de l’intrigue du manga pendant deux ans pour laisser à l’auteur le temps de continuer l’intrigue, comblant ce vide avec près d’une centaine d’épisodes inventés pour l’occasion.
Au final, même des séries relativement courtes et autrement acclamées pour leur qualité en termes de rythme et de concision, comme la première série Full Metal Alchemist, qui s’était d’ailleurs payé le luxe de ne pas attendre la fin de l’écriture du manga, ou même Wolf’s Rain, n’échappent pas à quelques fillers qui, au mieux, viennent rompre le rythme de la série au moment opportun, au pire font vraiment tâche d’huile.
Même des séries relativement courtes comme Full Metal Alchemist peuvent compter quelques (rares) fillers :
Définitivement, les fillers n’ont pas spécialement une place de choix dans le cœur des amateurs d’animes, mais ils font partie intégrante du paysage de l’animation japonaise, pour le meilleur et pour le pire. Enfin, si cela nous permet aussi de voir nos personnages favoris plus longtemps à l’écran, ce n’est pas totalement négatif ! Regardez-vous les fillers ou préférez-vous les sauter ?
Par Romain Berthommier, le