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Les « fausses bananes » éthiopiennes pourraient être la solution miracle face à la crise climatique

Les scientifiques pensent que cette plante pourrait nourrir 100 millions de personnes pendant les 40 prochaines années

— Joanna Sokolowka / Shutterstock.com

L’insécurité alimentaire est l’un des problèmes majeurs de notre ère, et ce problème risque de s’intensifier à cause du changement climatique. Il pourrait cependant exister une solution pour y remédier, du moins partiellement, à savoir la banane ensète. Selon les scientifiques, cette banane pourrait nourrir plus de 100 millions d’individus supplémentaires en Afrique au cours des 40 prochaines années.

Une solution simple et efficace contre l’insécurité alimentaire en Afrique

Portant le nom scientifique d’Ensete ventricosum, la fausse banane est une plante féculente qui sert couramment d’aliment de base aux Éthiopiens. Il faut savoir que malgré leur apparence qui est très proche de celle des bananes, les fausses bananes – comme leur nom l’indique – sont loin d’être des bananes. D’ailleurs, elles ne sont même pas comestibles. En fait, c’est la pulpe extraite des tiges et des racines de la plante qui est utilisée pour fabriquer du porridge et du pain après avoir été fermentée. Certaines parties du bananier ensète sont également utilisées dans la fabrication de médicaments, ainsi que pour nourrir les animaux.

Actuellement, cette plante – qui pousse à l’état sauvage dans plusieurs pays africains, mais qui est essentiellement cultivée dans le sud-ouest de l’Éthiopie – permet de nourrir 20 millions d’Éthiopiens au quotidien. Mais selon les scientifiques, le potentiel de la fausse banane en matière de sécurité alimentaire va bien au-delà de ces 20 millions d’individus. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Environmental Research Letters, utiliser les fausses bananes en tant que superculture en suivant un modèle écologique pourrait permettre de nourrir 100 millions d’individus supplémentaires au cours des quatre prochaines décennies.

Autrement dit, les scientifiques suggèrent que la fausse banane pourrait être la solution à l’insécurité alimentaire en Afrique, un phénomène qui va empirer face au changement climatique et qui est déjà accentué par la pandémie de Covid-19. Dans la mesure où des variétés sauvages de bananiers ensètes poussent dans de nombreux pays, comme l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda, l’étude suggère qu’il est tout à fait possible que les cultures de cette plante puissent être étendues au-delà de l’Éthiopie afin de fournir une nouvelle source de nourriture pour la population.

© Italian boy / Wikimedia Commons

La vulgarisation de la fausse banane en Afrique reste cependant un projet difficile à réaliser

Outre les nombreuses possibilités géographiques pour la culture de fausses bananes, cette plante a également l’avantage de pouvoir être plantée et récoltée tout au long de l’année. « Il y a des traits vraiment inhabituels qui la rendent absolument unique comme une récolte. Vous la plantez à tout moment, vous la récoltez à tout moment et c’est vivace », a expliqué le Dr James Borrell, coauteur de l’étude, selon un rapport de la BBC. Autrement dit, la fausse banane est la culture particulièrement flexible vers laquelle on peut se tourner lorsque les autres plantations ne sont pas viables. C’est d’ailleurs pour cette raison que les communautés éthiopiennes surnomment la plante « l’arbre contre la faim ».

Quant à savoir pourquoi la culture de cette plante miraculeuse est encore limitée à l’Éthiopie, les chercheurs ont expliqué que cela est dû à plusieurs obstacles combinant l’histoire, la culture et la géographie. L’un des obstacles majeurs étant que les autorités éthiopiennes ont imposé une restriction stricte à l’exportation du matériel végétal nécessaire à l’expansion de l’exploitation de la plante en dehors du pays, a rapporté CTV News. Il en va de même avec les connaissances nécessaires pour cultiver cette plante. Ces informations font en effet partie de la culture locale, et les Éthiopiens rechignent à les partager. Enfin, les chercheurs pensent également que les préférences et les habitudes alimentaires propres à chaque région jouent un rôle important dans l’adoption de cette source de nourriture.

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