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On sait désormais comment le célèbre disque céleste de Nebra a été fabriqué

Les artisans de l'époque maîtrisaient des méthodes de fabrication très avancées

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— © Frank Vincentz / Wikimedia Commons

Le disque céleste de Nebra, une pièce archéologique datant de 3 600 ans, continue de livrer ses mystères. Découvert en 1999 en Allemagne, cet artefact de l’âge du bronze est non seulement le plus ancien témoignage connu de l’observation du ciel, mais il révèle également les compétences techniques exceptionnelles de ses créateurs. Une étude récente a approfondi la compréhension de sa fabrication, mettant en lumière des techniques de métallurgie d’une grande complexité.

Le disque céleste de Nebra

Le disque de Nebra, datant de l’âge du bronze, provient de la culture d’Únětice, une civilisation d’Europe centrale, et a été créé entre 1800 et 1600 avant J.-C. Il présente des motifs célestes, comme des grappes d’étoiles, un soleil et un croissant de lune, réalisés en or incrusté sur une base en bronze. Le disque comporte également des arcs d’or marquant l’angle des solstices et un symbole de bateau à sa base. Il mesure environ 31 centimètres de diamètre et quelques millimètres d’épaisseur.

Il sert à illustrer les connaissances astronomiques de ses concepteurs, qui avaient une compréhension avancée des phénomènes célestes. L’artefact a fait l’objet de nombreuses études, qui ont révélé que ses matériaux — cuivre, étain et or — proviennent de différentes régions, y compris de la Cornouailles, en Angleterre. L’aspect bleu-vert du disque est dû à l’oxydation du bronze au fil du temps, mais à l’origine, il était de couleur bronze foncé. Ce disque a été qualifié par l’UNESCO comme l’une des plus grandes découvertes archéologiques du XXe siècle.

Une fabrication complexe

Les techniques complexes employées pour sa fabrication ont récemment été clarifiées grâce à des analyses métallographiques avancées. Les premières études avaient déjà suggéré que le disque ne pouvait pas être simplement moulé, et les recherches récentes ont confirmé qu’il avait été fabriqué par forgeage à chaud. Cela a permis d’obtenir une structure fine mais robuste, nécessaire pour résister au temps tout en préservant la précision de ses motifs.

Des analyses métallographiques, utilisant des techniques modernes comme la spectroscopie à rayons X et la diffraction d’électrons, ont permis de retracer la fabrication du disque. Cela a permis de comprendre que les artisans de l’époque maîtrisaient des méthodes très avancées de traitement du métal, notamment le forgeage à chaud, un processus nécessitant de nombreux cycles de chauffage et de modelage.

Selon les chercheurs, l’artisanat nécessaire pour réaliser ce disque a impliqué plusieurs cycles de chauffage du métal à 700 °C, suivis de martelages répétés et de recuit pour améliorer la malléabilité du matériau. 

Les compétences métallurgiques de l’âge du bronze

Les chercheurs ont également pu démontrer que les artisans de l’époque maîtrisaient des procédés complexes de métallurgie. L’étude a révélé qu’il fallait une dizaine de cycles de forgeage pour produire un disque de cette qualité, une tâche qui aurait nécessité des compétences exceptionnelles. L’utilisation de techniques telles que le forgeage à chaud et le moulage sophistiqué prouve que les métallurgistes de l’époque possédaient une expertise avancée dans le travail du métal.

Le célèbre dinandier Herbert Bauer, qui a réalisé une réplique du disque céleste, a observé que l’artefact original était plus grand et plus fin que sa réplique, ce qui témoigne de la finesse de la fabrication du disque original. Ces résultats soulignent la maîtrise des métallurgistes du passé et leur capacité à réaliser des objets de grande précision, malgré les limitations technologiques de l’époque.

Plus de 20 ans après la découverte du disque, de nouvelles analyses ont permis de faire des avancées significatives dans la compréhension de la fabrication et des connaissances astronomiques de l’époque. Cette réévaluation montre à quel point il est important de continuer à explorer et à analyser les artefacts anciens, car de nouvelles techniques peuvent révéler des aspects inédits. Pour rappel, le disque de Nebra est la plus ancienne représentation astronomique.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Arkeonews

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