Les militants pour la protection de la faune sauvage se sont déclarés « outrés et déçus » suite aux récentes révélations faisant état de la vente de plus de 30 éléphanteaux par le gouvernement zimbabwéen à la Chine, où ils passeront leur vie en captivité dans des zoos et des parcs de loisirs.

108 éléphanteaux vendus par le Zimbabwe à la Chine depuis 2012

Détenus en captivité depuis près d’un an dans le parc national de Hwange, ces 32 éléphanteaux ont été placés dans des camions affrétés par l’armée zimbabwéenne, avant d’être expédiés par avion vers la Chine. Selon l’organisation Humane Society International (HSI), les employés du parc se sont vu confisquer leurs smartphones durant l’opération afin d’éviter que la nouvelle ne s’ébruite.

Une triste nouvelle révélée le jour même où plusieurs organisations de protection animale déposaient des recours de devant la Haute Cour de Harare pour tenter de stopper l’envoi de pachydermes vers la Chine. Depuis 2012, quelque 108 éléphanteaux auraient été vendus par le Zimbabwe à des zoos et des parcs de loisirs chinois.

Dans une déclaration, HSI a noté que cette nouvelle vente de jeunes éléphants intervenait quelques semaines avant que l’interdiction « quasi-totale » des exportations d’éléphants vivant au Zimbabwe et au Botswana n’entre en vigueur, suite à un vote historique de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Cites). Il semble que les autorités zimbabwéennes tentent d’en vendre un maximum avant la date fatidique du 26 novembre 2019.

« Ces animaux ont été arrachés à leur mère »

Comme l’a expliqué Audrey Delsink, biologiste et directrice d’HSI Africa : « Nous nous sentons outrés et bouleversés par la vente de ces éléphanteaux à la Chine. Le Zimbabwe fait preuve d’un mépris total pour l’arrêté Cites et ignore les critiques locales et mondiales. Condamner ces éléphants à une vie de captivité dans les zoos et les cirques chinois est une tragédie. Nous travaillons depuis des mois afin d’empêcher que ces éléphants ne soient arrachés à leur habitat et expédiés en Chine, car tout ce qui les attend là-bas est une vie monotone faite de privations. »

« En tant que biologiste ayant l’habitude d’observer ces magnifiques animaux dans leur habitat naturel, je suis dévastée par cette nouvelle. Ces animaux qui devraient évoluer dans la nature avec leur famille ont été arrachés à leur mère et détenus en captivité pendant un an avant d’être vendus », a-t-elle ajouté. À leur arrivée à Shanghai, les jeunes pachydermes ont subi un terrible choc thermique, avec une température d’à peine 19 °C contre 38 °C lors de leur embarquement, et les organisations s’inquiètent également des conditions de captivité déplorables dans lesquelles ceux-ci sont maintenus (manque de nourriture, d’espace et de soins adaptés).

Cette triste nouvelle intervient quelques jours après l’annonce de la mort de dizaines d’éléphants dans le parc national Hwange, causée par les terribles épisodes de sécheresses qui frappent le Zimbabwe et la surpopulation (avec environ 50 000 pachydermes recensés dans un parc pouvant normalement en accueillir 15 000).

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