
Indissociable de la vie telle que nous la connaissons, l’évolution est un processus bien documenté. Récemment, des scientifiques ont eu l’occasion de l’observer en temps réel.
Quand l’anole brun de Cuba rencontre l’anole à crête de Porto Rico
Alors qu’une équipe de Georgia Tech étudiait les populations d’anoles bruns de Cuba (Anolis sagrei) du jardin botanique tropical Fairchild, situé en Floride et s’étendant sur 34 hectares, une nouvelle espèce a été introduite : l’anole à crête de Porto Rico (Anolis cristatellus).
Bien qu’ils soient séparés par plus de 40 millions d’années d’évolution, ces deux lézards vivant à l’état naturel sur des îles différentes des Caraïbes se ressemblent beaucoup : ils occupent le même type d’habitat, et possèdent un régime alimentaire similaire.
« Lorsque deux espèces semblables sont en concurrence pour les mêmes ressources, elles développent souvent des adaptations différentes qui leur permettent de coexister », explique James Stroud, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Communications. « Il s’agissait donc d’une occasion rare d’observer l’évolution au moment même où elle se produisait. »

Changements physiques et comportementaux
Au cours des années suivantes, l’équipe a observé un certain nombre de changements physiques et comportementaux. Il s’est avéré que les anoles à crête passaient plus de temps dans les arbres et évoluaient à des hauteurs supérieures par rapport aux anoles bruns, qui séjournaient davantage sur la terre ferme.
Ce mode de vie plus terrestre a entrainé l’émergence de nouvelles caractéristiques physiques chez ces derniers, incluant des pattes plus longues, leur permettant de courir plus vite et d’augmenter significativement leurs chances de survie. « Cela correspondait étroitement au schéma observé au sein des populations cohabitant depuis de nombreuses générations », souligne Stroud.
Selon le chercheur, des études similaires pourraient aider les biologistes à mieux cerner l’impact des activités humaines sur l’évolution des espèces et à orienter en conséquence les politiques de conservation.
Des travaux publiés en 2022 avaient montré que la peau des grenouilles de la zone d’exclusion de Tchernobyl s’était rapidement assombrie afin d’aider ces batraciens à mieux supporter les radiations.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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