
En examinant les données du radiotélescope australien ASKAP, des astronomes ont détecté, à environ 13 000 années-lumière, un astre effondré aux caractéristiques très inhabituelles.
L’intrigant ASKAP J1839-0756
Lorsque des étoiles massives (huit à quarante masses solaires) arrivent à la fin de leur vie et implosent en supernova, leurs vestiges forment des objets denses appelés étoiles à neutrons. Les pulsars sont des étoiles à neutrons à rotation rapide, dont les pôles magnétiques émettent des ondes radio à une fréquence généralement de l’ordre de la seconde (correspondant à un tour de l’astre sur lui-même).
Ces dernières années, les astronomes ont découvert un nombre croissant d’objets compacts émettant des impulsions à un rythme beaucoup plus lent, dépassant largement la minute. Quelques mois après la détection d’un signal radio transitoire à période longue (54 minutes), Manisha Caleb, de l’université de Sydney, et ses collègues ont identifié un exemple nettement plus extrême.
Baptisé ASKAP J1839-0756, cet objet record émet une impulsion, présentant la particularité unique de comporter une interpulsion (ou pulsation intermédiaire) provenant du pôle magnétique opposé, toutes les 6,45 heures.

Si l’équipe avait au départ supposé qu’il pouvait s’agir d’une naine blanche (se formant lorsque des étoiles semblables à la nôtre arrivent à court de combustible), les propriétés de l’implosion ne correspondaient pas. Type de pulsars dotés de champs magnétiques extrêmement puissants, les magnétars peuvent posséder des périodes de rotation similaires à celle d’ASKAP J1839-0756. Cependant, les exemples connus émettaient des rayons X plutôt que des ondes radio.
Un objet vraiment étrange
« Ce nouvel objet, qui est sans aucun doute l’un des plus étranges détectés ces dernières années, réécrit complètement ce que nous pensions savoir sur les mécanismes d’émission radio des étoiles à neutrons », estime Caleb. « Si nous avons affaire à un magnétar isolé, il s’agirait du premier à émettre des ondes radio avec une période aussi longue. »
Dans l’ensemble, ces travaux publiés dans la revue Nature Astronomy remettent en question l’idée que les pulsars cessent d’émettre des ondes radio lorsque leur rotation ralentit significativement.
L’an passé, des chercheurs avaient détecté un objet mystérieux au sein de la Voie lactée, plus léger que tous les trous noirs connus et plus lourd que les étoiles à neutrons observées jusqu’à présent.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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