Aller au contenu principal

Et si Néandertal avait inventé l’art avant Homo sapiens ? Cette découverte explosive fait trembler les manuels d’histoire

Et si tout ce qu’on croyait savoir sur les origines de l’art humain était à revoir ? Une récente étude relance un débat fascinant : Néandertal aurait-il été le premier artiste de l’humanité ?

— © Neto de Carvalho et al. / Scientific Reports 2025

Néandertal utilisait déjà des pigments bien avant l’arrivée de Sapiens

Quand on pense à l’art préhistorique, on imagine spontanément les fresques spectaculaires de Lascaux ou Chauvet, signées par Homo sapiens. Pourtant, voilà que des découvertes en Espagne viennent bousculer ce récit bien rôdé.

En effet, sur les parois de grottes comme La Pasiega ou Maltravieso, des traces de mains et des formes géométriques simples, datées de plus de 66 000 ans, ont été identifiées grâce à des techniques d’analyse d’image. Or, Sapiens n’était même pas encore arrivé en Europe à cette époque. Qui a donc pu les faire ? Toutes les preuves convergent : c’est Néandertal, notre cousin longtemps sous-estimé.

Des « crayons » d’ocre taillés par Néandertal pour peindre ou décorer

Là où ça devient franchement passionnant, c’est avec la découverte de fragments d’ocre façonnés à la main, retrouvés sur des sites néandertaliens en Ukraine et en Crimée. Ces objets, datés entre 130 000 et 33 000 ans, portent des marques d’usure caractéristiques. Autrement dit, ils ont été taillés de manière répétée, comme des crayons de couleur.

Autrement dit, Néandertal ne se contentait pas de saisir une pierre rouge pour barbouiller un mur : il préparait intentionnellement ses outils pour une utilisation spécifique.

Et que faisait-il avec ? Eh bien, les chercheurs suggèrent une application sur les parois, les vêtements, ou même directement sur le corps. Dès lors, cela change tout : il ne s’agirait plus de simples gribouillis, mais bien d’actes symboliques réfléchis, peut-être même de véritables rituels.

Une pensée symbolique bien plus ancienne qu’on ne le croyait

Pendant des décennies, on a opposé un Homo sapiens créatif et un Néandertal rustre, incapable d’abstraction. Or, ce cliché vole en éclats. En effet, l’usage réfléchi de pigments, la préparation d’outils artistiques et la présence de motifs géométriques suggèrent que Néandertal possédait déjà une forme de pensée symbolique, une capacité à communiquer des idées ou des émotions à travers des signes.

Bien sûr, ses œuvres ne ressemblent pas aux grands lions de Chauvet ou aux bisons de Lascaux. Toutefois, faut-il vraiment attendre le réalisme pour parler d’art ? La réponse est non. L’intention compte. Et ici, l’intention semble clairement établie.

Vers une réécriture de notre histoire culturelle commune

Si l’on admet que Néandertal avait des pratiques symboliques, alors cela transforme notre regard sur l’histoire de l’humanité. Ce n’est plus Homo sapiens seul sur le piédestal de la créativité. C’est une humanité plurielle, où plusieurs espèces partageaient un besoin de représenter, d’exprimer, de transmettre.

En conséquence, cette idée ouvre la porte à une archéologie plus inclusive, qui ne cherche plus seulement les chefs-d’œuvre figuratifs, mais qui s’intéresse aussi aux signes faibles, aux objets ambigus, aux fragments. Il y a peut-être encore des « œuvres » néandertaliennes à découvrir, sous nos yeux, mal interprétées jusqu’ici.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *