Le Journal of Sustainable Forestry vient d’annonce qu’il existait 65 065 espèces d’arbres dans le monde. Il s’agit du résultat de deux ans de travail qui ont fait collaborer 500 instituts de botanique issus des quatre coins du monde. Mais sur quel principe ont-ils effectués leur inventaire ? Où se trouvent les arbres concernés ? Et comment réagir face à ce chiffre ? 

Critère d’admission

Chaque espèce figurant dans la liste répond favorable à la définition de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Que dit-elle ? Que « la plante doit être constituée de bois avec habituellement un seul tronc poussant à une hauteur d’au moins deux mètres. Si plusieurs troncs sont présents, il faut qu’au moins l’un d’eux fasse cinq centimètres de diamètre à hauteur de poitrine d’homme ». Une ligne de conduite difficile à comprendre pour les botanistes qui ont dû écarter certains buissons et en accepter d’autres.

Un seul pays regroupe plus de la moitié des espèces

Avec plus de 58 % des espèces présentes sur son territoire, le gagnant de la compétition est le Brésil. Rien d’étonnant pour ce géant aidé par la forêt amazonienne. En revanche, au niveau des plantes endémiques, c’est-à-dire qui n’existent que dans le pays concerné, les îles n’ont pas dit leur dernier mot. Pour preuve, l’Australie et Madagascar devancent la Chine.

L’inventaire met également en avant les disparités des biomes, ces zones climatiques aux écosystèmes distincts. En tête du palmarès : l’Amérique centrale et latine qui compte plus de 23 000 espèces. Les régions arctiques sont, quant à elles, loin derrière avec au compteur à peine 1 500 espèces.

Alerte « disparition »

Ce travail de classification a aussi permis aux botanistes de cibler les urgences pour mettre en place des actions de conservation précises des forêts. En effet, c’est sans surprise que la menace d’extinction pèse sur près de 10 000 espèces. Parmi elles, 300 sont réellement au bord de la disparition. Heureusement, quelques sauvetages existent, à l’instar du Karomia gigas, un arbre de Tanzanie dont le bois dur a longuement attiré la population en raison de ses avantages dans la construction d’une maison. Aujourd’hui, cette espèce survit grâce à l’initiative du Botanic Gardens Conservation International qui a payé des hommes afin qu’ils conservent mais surtout qu’ils fassent germer les derniers Karomia gigas de la région.

Cet inventaire tente de bouleverser les consciences face à l’impératif de conservation des espèces en danger. Une démarche exemplaire mais qui a du retard compte tenu de l’urgence actuelle, comme l’affirme Emily Beech, botaniste au BGIC : « Il est assez incroyable qu’il ait fallu attendre 2017 pour mieux connaître la biodiversité des forêts alors que celles-ci sont exploitées depuis longtemps pour leurs richesses et sont au cœur des négociations internationales pour lutter contre le réchauffement climatique ».

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