Des chercheurs ont récemment décrit une espèce de dauphin préhistorique nouvelle pour la science, dont la structure dentaire suggère une stratégie alimentaire unique chez ces cétacés.
Aureia rerehua
Mis au jour en Nouvelle-Zélande, le spécimen fossile OU22553 comprend un crâne, des dents, des os des oreilles, des mandibules, des vertèbres et des côtes. Leur analyse étroite a permis d’établir qu’ils appartenaient à une nouvelle espèce de dauphin préhistorique, baptisée Aureia rerehua, qui évoluait dans les eaux peu profondes de la région il y a 23 millions d’années environ.
La comparaison de ces témoignages anciens avec ceux d’autres espèces préhistoriques et modernes de dauphins a permis d’établir que ses représentants auraient mesuré un peu moins de deux mètres de long.
L’orientation latérale unique des dents évasées d’A. rerehua et son cou court et flexible semblent indiquer une technique de prédation inhabituelle, avec une gueule constituant une sorte de piège, que le cétacé préhistorique refermait rapidement en faisant claquer ses mâchoires.
A newly discovered prehistoric dolphin (Aureia rerehua) has been found in the Hakataramea Valley in New Zealand. The well-preserved skull displayed spread-out and splayed teeth. This suggests that the dolphin could have hunted in a unique way.https://t.co/im4jnXSe59
— Blue Planet Society (@Seasaver) February 22, 2024
« Une telle structure dentaire avait été précédemment observée chez d’anciens reptiles marins préhistoriques filtreurs comme le plésiosaure », détaillent les chercheurs. « Bien que moins serrées, les dents d’A. rerehua lui auraient permis de capturer de petits poissons, ce qui constitue une stratégie alimentaire unique parmi les odontocètes [comprenant les dauphins et les orques et connus pour posséder des dents pointues leur permettant de saisir et déchiqueter leurs proies]. »
Écholocalisation
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans le Journal Of The Royal Society of New Zealand, l’anatomie crânienne particulière de la créature (mandibules creuses, notamment) et son système auditif développé suggèrent également qu’elle utilisait l’écholocalisation.
Une méthode documentée chez différentes créatures marines ainsi que les chauves-souris, impliquant l’émission de sons ou d’ultrasons produisant un écho, leur permettant de se repérer efficacement au sein de leur environnement.
En décembre dernier, des chercheurs avaient découvert un nouveau « super-pouvoir » chez les dauphins, leur permettant de rejoindre le club très fermé des mammifères possédant sept sens.