À l’occasion de la Journée mondiale de la vie sauvage, le 3 mars dernier, l’Union internationale de conservation de la nature, l’Office français de la biodiversité et le Muséum national d’histoire naturelle ont publié la liste des espèces menacées en France. Cette dernière révèle que 2 430 espèces risquent de disparaître d’ici vingt, trente ou quarante ans.
Le confinement n’a rien changé
L’Union internationale de conservation de la nature a dévoilé sa liste rouge des espèces menacées en France. Résultant de treize années de recherches, il s’agit ici d’une mise à jour par rapport à 2008. Parmi les 13 842 espèces évaluées dans l’Hexagone et en Outre-mer depuis 2008, 17,6 % sont menacées d’extinction d’ici vingt, trente ou quarante ans. Les chercheurs indiquent qu’une grande partie des espèces animales et végétales risquent de disparaître d’ici là. Notamment entre 6 % et 10 % des espèces végétales et des espèces d’insectes, 20 % des poissons d’eau douce et des amphibiens et plus de 30 % des espèces d’oiseaux.
Bruno David, le président du Muséum national d’histoire naturelle, souligne que contrairement aux idées reçues, le confinement n’a pas inversé la tendance. « Il y a juste des espèces qui sont un peu moins farouches que d’autres, qui se cachent normalement quand on a une activité complète, qui ont eu tendance à ressortir. On a vu circuler des renards en ville, quelques cervidés qui se promenaient. Mais on voit très bien qu’il n’y a rien changé », a-t-il expliqué.
Cinq facteurs à l’origine de l’extinction des espèces
Ce n’est pas un fait nouveau. Les animaux disparaissent principalement à cause de la dégradation ou la destruction de leurs habitats naturels, de la pollution, du prélèvement d’espèces, du changement climatique et de l’arrivée des espèces exotiques envahissantes. Pour Julien Touroult, du Muséum national d’histoire naturelle, la lutte contre ces cinq facteurs est la seule solution pour préserver les espèces animales et végétales.
De son côté, Bruno David alerte qu’il est urgent de prendre conscience de la situation, parce que nous sommes « une espèce animale parmi d’autres et que nous dépendons totalement de la biodiversité : pour nous nourrir ou respirer ». Il appelle donc la population à s’instruire sur l’histoire naturelle et les espèces, ajoutant que l’on a tendance à s’écarter de la nature, de manière paradoxale au moment où on en a le plus besoin.
Ce dernier explique que l’on voit toujours certaines espèces comme les moineaux, les bouvreuils ou encore les rouges-gorges. Cependant, ces dernières viennent d’intégrer la liste rouge. « On a du mal à se souvenir qu’il y en avait plus avant, on ne mesure pas le danger », a-t-il souligné.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: France Inter
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