—Doucefleur/Shutterstock.com

L’épilation des poils pubiens est un moment intime, qui nous paraît anodin la plupart du temps. Toutefois, celle-ci n’est pas sans conséquence. Un sondage OpinionWay réalisé pour Saforelle révèlerait que 3/4 des femmes françaises aurait recours à une épilation régulière, totale ou partielle.

LES RÉSULTATS D’UN SONDAGE OPINIONWAY…

Chaque femme a différentes raisons de s’épiler les poils pubiens. Ainsi, sur les 1200 femmes françaises et les 200 gynécologues sondés, 56 % révèlent s’épiler pour des raisons d’hygiène, 65 % pour des raisons de confort, et 41 % pour des raisons esthétiques. Mais ce geste ne serait pas sans conséquence.

En effet, l’épilation augmenterait le risque de contracter une infection vaginale ou une mycose. En effet, un des rôles du poil est de tenir les microbes à distance en formant une barrière protectrice, et plus particulièrement pour la flore vaginale. Les potentielles conséquences de l’épilation seraient multiples : déséquilibre de la flore vaginale, mycoses, démangeaisons, poils incarnés… Tout cela est en plus lieu de gêne pour 60 % des sondées qui n’osent pas en parler et qui, de ce fait, ne trouvent pas de solution. 92 % des sondées reconnaissent que selon leurs expériences, plus la zone d’épilation est grande, plus des problèmes de santé sont susceptibles d’apparaître au niveau du pubis ou du vagin. Ce constat est confirmé par les gynécologues interrogés dans le cadre de ce sondage, puisque près d’un médecin sur deux constate une augmentation des symptômes et des pathologies liés à l’épilation intégrale ou semi-intégrale.

… CORROBORENT UNE ÉTUDE DÉJÀ RÉALISÉE 

Une étude avait déjà été réalisée en 2016 et nous montrait que l’épilation des poils pubiens était associée à un risque plus élevé de transmettre et de contracter une infection sexuellement transmissible.

En effet, des chercheurs de l’université de Californie avaient cherché à savoir si l’épilation des poils pubiens, puisqu’elle est devenue une pratique courante, avait une influence sur la transmission des IST (infections sexuellement transmissibles). Ils ont amassé les résultats d’une étude sur les habitudes de plus de 14 000 adultes américains, dont 56 % d’hommes, qui ont répondu à différentes questions concernant la fréquence et l’intensité de leur épilation (totale ou partielle), mais également concernant les moyens utilisés pour éliminer les poils pubiens et sur leur vie sexuelle. Les résultats sont parus dans la revue Sexually Transmitted Infections et ont prouvé que 74 % des participants s’étaient déjà épilé les poils pubiens.

Au total, 13 % des participants ont déclaré avoir déjà contracté différentes IST ou des morpions. Afin d’expliquer ces résultats, les chercheurs ont émis différentes hypothèses : l’épilation, considérée comme étant effectuée dans le cadre d’une relation sexuelle, peut de ce fait être associée à une activité sexuelle plus élevée et donc à un risque d’IST plus important ; en outre, l’épilation peut causer de petites plaies sur la peau par lesquelles les bactéries et virus entrent plus facilement (par exemple le papillomavirus). Selon eux, ceux qui s’épilent régulièrement courent 80 % de risques en plus de contracter ce type d’infections par comparaison avec ceux n’ayant jamais touché à leurs poils pubiens.

LES RÉSULTATS PLUS RÉCENTS D’UNE AUTRE ÉTUDE

Nous ne pouvons aborder cette question de l’incidence de l’épilation sur le développement d’infections vaginales sans évoquer cette étude plus récente, réalisée par l’université de l’Ohio.

Les chercheurs ont analysé les données de 249 étudiantes dépistées pour la chlamydia et la gonorrhée, deux des IST les plus courantes aux États-Unis. Environ 10 % d’entre elles ont obtenu un résultat positif. Les volontaires ont également répondu à des questions concernant leur épilation. Presque toutes les participantes (98 %) ont déclaré avoir épilé tous leurs poils pubiens à un moment donné de leur vie. Et pour plus de 50 % d’entre elles, il s’agissait d’une habitude hebdomadaire. De ce fait et après avoir comparé ces chiffres, les scientifiques n’ont pas établi de lien entre le diagnostic de chlamydia ou de gonorrhée et une pratique d’épilation « extrême ».

Toutefois, il est important de prendre les résultats de cette étude avec du recul et sans doute plus de circonspection que les précédents, puisque cette dernière n’a étudié les cas que de 249 personnes différentes, au sein d’une même université ; l’échantillon sondé manque donc de diversification, selon les propres mots des auteurs de l’étude, et en comparaison avec les 14 000 participants de l’étude précédente. En outre, elle fait face à d’autres études (celles mentionnées plus haut) dont les résultats semblent avoir été beaucoup plus corroborés par les chercheurs et médecins.

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