Deux épées « uniques », datant de l’époque byzantine, ont été découvertes au cours de fouilles archéologiques sur le site d’Amorium, en Turquie.
Amorium : haut bastion de l’Empire byzantin
Depuis 1988, des fouilles archéologiques sont en cours sur le site d’Amorium. Le but de ces fouilles est d’enquêter sur la taille et la nature de la ville aux VIe et XIe siècles. En effet, la ville prit énormément d’importance, devenant la capitale de l’Anatolie, durant la seconde moitié du VIIe siècle. Cette période reste assez sombre pour les archéologues et chercheurs. Néanmoins, les recherches ont permis de mettre en lumière de nombreux aspects de l’histoire économique et sociale de l’Empire byzantin, puisque Amorium était une place forte de l’Empire byzantin qui se trouvait sur l’emplacement du village turc actuel de Hisarköy. Cette grande ville byzantine devint le quartier général de l’Empire byzantin afin de repousser les invasions arabes.
Elle est aussi connue pour l’expédition d’Amorium, une expédition militaire menée par le calife Al-Mu’tasim, en 838. Les troupes d’Al-Mu’tasim assiègèrent et saccagèrent la ville, comme en témoignent les écrivains de l’époque. Ainsi, les fouilles archéologiques menées à Amorium ont mis au jour de nombreuses preuves physiques du siège d’Amorium. Néanmoins, les archéologues et chercheurs du site ont fait des découvertes surprenantes.
Des découvertes uniques
Dans une étude publiée en décembre 2021, chercheurs et archéologues se sont questionnés sur la découverte de deux épées sur le site d’Amorium. La première épée fut découverte en 1993 dans l’atrium d’une église, ce qui peut paraître surprenant, mais à cette époque des armes pouvaient être déposées dans des lieux de culte en tant qu’offrandes. Comme cela fut le cas pour le bouclier de saint Théodore Tiron.
La première épée, bien qu’incomplète et corrodée, présentait donc des caractéristiques peu habituelles. Tout comme la deuxième, bien conservée et découverte en 2001 dans la partie basse de la ville. Ses dimensions suggèrent qu’elle aurait été utilisée comme seconde épée par un soldat. Ces deux épées sont donc des épées à pommeau annulaire datant des Xe et XIe siècles, soit de la période byzantine moyenne. La particularité de ces épées ne se retrouve que très peu dans l’Empire byzantin.
Bien que ce type d’épée existait dans d’autres civilisations, comme durant la dynastie Han, ou encore chez les Huns, les Scythes, les Sarmates et même chez les Romains, cela était beaucoup plus rare à l’époque byzantine. Par ailleurs, la première épée présente une autre caractéristique unique. En effet, cette dernière possède une croix de garde, ce qui est extrêmement rare sur des épées à pommeau annulaire. Ainsi, les chercheurs considèrent ces deux épées comme des objets hybrides et uniques.
Elles restent encore un mystère
Ces épées sont si particulières que les chercheurs les appellent épées hybrides byzantines à pommeau annulaire. Le fait que ces épées aient été retrouvées sur le même site pourrait suggérer « qu’il y avait un arsenal spécifique dans la ville qui fabriquait ce type d’épées à pommeau annulaire. Ou c’est peut-être juste une coïncidence. » Par ailleurs, les chercheurs ne peuvent pas encore définir si ces épées appartenaient à une ethnie en particulier, ou à un groupe de mercenaires.
Les chercheurs continuent les fouilles à Amorium et ont à cœur de publier leurs découvertes. A terme, le site pourrait être ouvert au public.
Par Manon Fraschini, le
Source: Live science
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