Afin d’encourager le recyclage de déchets, qui est encore loin d’être optimal en Turquie, les pouvoirs publics ont installé dans trois stations de métro d’Istanbul des bornes innovantes qui permettent en effet aux usagers qui les utilisent de recharger leur carte de transport. Une mesure éco-responsable qui rencontre un franc-succès.

 

Des bornes innovantes dans les stations de métro d’Istanbul

La Turquie se classe 108ème sur 180 pays en ce qui concerne la gestion des déchets selon l’index de performance environnementale créé par les universités de Yale et Columbia. Un triste constat qui pousse les pouvoirs publics à développer des moyens innovants afin de sensibiliser la population à l’absolue nécessité du recyclage. D’après Oya Güzel, de la fondation Occupe-toi de tes déchets : « Seuls 11 % des 31 millions de tonnes de déchets produits annuellement par la Turquie sont recyclés. Nous polluons les sols et l’environnement avec du plastique, des métaux et du verre qui restent dans la nature pendant des années ».

L’objectif avoué de l’association est d’atteindre un taux de recyclage de 35 % d’ici cinq ans, et elle pourrait être aidée dans son combat par d’étonnantes machines, actuellement déployées dans trois stations de métro de la ville d’Istanbul. Semblables aux bornes de rechargement classiques, celles-ci permettent en effet aux usagers de recharger leur carte de transport en recyclant leurs déchets plastiques. Un concept innovant qui séduit de plus en plus de personnes. Comme l’explique une habitante : « C’est vraiment une très bonne initiative. Avant je jetais les bouteilles à la poubelle, désormais j’en emporte tous les jours avec moi ».

 

Quand les déchets sont recyclés ou brûlés pour produire de l’électricité

Jusqu’à présent, les questions environnementales étaient loin d’occuper une place importante dans le débat public en Turquie, mais il semblerait que les choses soient en train de changer. Il y a quelques semaines, le ministre de l’Environnement, Murat Kurum, a en effet annoncé que les sacs plastiques deviendraient payants dès janvier 2019, et cette annonce s’apparente à une véritable révolution dans un pays où ils sont omniprésents et représentent une importe source de pollution. En moyenne, chaque citoyen turc utilise 440 sacs plastiques chaque année, et l’objectif serait de diviser ce nombre par 10 d’ici 2025.

Dans plusieurs centres de tri d’Istanbul, le verre, le plastique et les métaux sont recyclés, tandis que les déchets organiques sont brûlés afin de produire de l’électricité ou transformés en fertilisant utilisé dans les espaces verts de la ville. Un travail qui pourrait être encore plus efficace selon la municipalité si les particuliers triaient déjà leurs déchets en amont. De son côté, Ahmet Hamdi Zembil, ingénieur au sein de l’une de ces entreprises de traitement des déchets précise : « Nous avons traité 7 millions de tonnes de déchets en 2017 et produit 400 millions de KWh d’électricité, mais cela n’est possible que si les déchets organiques sont séparés des déchets synthétiques ».

© PxHere
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