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Si votre enfant est difficile à table, c’est à cause de ses gènes

Non, un enfant qui est difficile à table n'est pas mal élevé

Enfant Nourriture
— UnImages / Shutterstock.com

Beaucoup d’enfants détestent une longue liste de nourriture, notamment dans la catégorie des fruits et des légumes. De nombreux parents pensent alors que leur enfant est trop difficile, ou alors qu’ils ont raté une partie de son éducation. Mais s’il y avait une autre explication ? Cette explication pourrait notamment être génétique.

Quelles sont les causes possibles ?

Très certainement, les enfants peuvent devenir difficiles en matière de nourriture pour plusieurs raisons. S’il est vrai que, dans certains cas, des enfants développent des habitudes alimentaires difficiles en imitant les habitudes alimentaires capricieuses de leurs parents ; d’autres sont juste naturellement plus sensibles au goût, à l’odeur et à la texture des aliments. Il est également vrai que les enfants qui sont des mangeurs difficiles peuvent développer de telles habitudes lorsque les parents punissent, soudoient ou récompensent les comportements alimentaires de leurs enfants.

Cependant, le fait qu’un enfant soit particulièrement sélectif peut ne provenir ni de l’éducation des parents ni des préférences et de la perception alimentaire des enfants. En effet, d’après une étude réalisée par les chercheurs de l’University College London, il existe un facteur beaucoup plus aléatoire qui influence le comportement alimentaire d’un enfant : la génétique. Dans les résultats de l’étude publiée dans la revue The Journal of Child Psychology and Psychiatry, les chercheurs ont expliqué que la sélectivité alimentaire chez les enfants est principalement un trait génétique.

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— Aleksandra Suzi / Shutterstock.com

Les parents ne devraient pas être blâmés

Pour aboutir à leur conclusion, les chercheurs ont étudié les habitudes alimentaires de 2 400 paires de jumeaux nés en 2017. Le suivi a été effectué à partir de 16 mois jusqu’à leurs 13 ans. L’étude a inclus des jumeaux identiques et non identiques, dans la mesure où les jumeaux identiques partagent quasiment tous leurs gènes, tandis que les jumeaux non identiques ne partagent que la moitié de leurs gènes. Les résultats de la recherche ont indiqué que la génétique explique à 60 % la sélectivité alimentaire d’un enfant à 16 mois.

Et le rôle de la génétique dans la sensibilité alimentaire devient encore plus important à mesure que les enfants grandissent, puisqu’il est responsable de 74 % des rejets en matière d’alimentation entre 3 et 13 ans. Ces résultats montrent ainsi que le fait de ne consommer qu’une gamme restreinte d’aliments et de grimacer à l’idée d’essayer quelque chose de nouveau relève davantage de l’inné que de l’acquis. Ils indiquent également qu’il existe des périodes propices où les interventions visant à encourager une alimentation plus variée pourraient être plus efficaces. En effet, même si l’ADN joue un rôle important dans la sélectivité alimentaire, cela ne signifie nullement que les parents doivent renoncer à encourager une alimentation saine chez leurs enfants.

Quoi qu’il en soit, les parents doivent arrêter de blâmer les enfants ou l’éducation qu’ils ont donnée. « La sélectivité alimentaire est courante chez les enfants et peut être une source majeure d’anxiété pour les parents et les soignants, qui se blâment souvent pour ce comportement ou sont blâmés par les autres », a expliqué Zeynep Nas, auteur principal de l’étude. « Nous espérons que notre découverte selon laquelle les caprices alimentaires sont en grande partie innés pourra contribuer à atténuer la responsabilité parentale. Ce comportement n’est pas le résultat de l’éducation des enfants », a-t-il ajouté. Pour rappel, on sait enfin pourquoi les enfants détestent les brocolis.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: IFL Science

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