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Selon une récente étude, les comportements alimentaires atypiques pourraient être associés à une forme d’autisme. 70 % des enfants autistes ont des habitudes de ce type. Explications.

Comment se manifeste ce type d’habitude ?

C’est la professeure de psychiatrie au Penn State College of Medicine, Susan Mayes, qui a avancé cette hypothèse plus que probable. Après avoir analysé des enfants autistes, elle a pu montrer dans son étude que des comportements alimentaires atypiques étaient présents chez plus de 70 % des enfants autistes. À titre de comparaison, c’est environ 15 fois plus fréquent que chez les enfants neurotypiques (qui ne sont donc pas autistes).

Ce genre de comportement est présent principalement chez les enfants d’au moins un an. Il se manifeste généralement par des préférences alimentaires très limitées, ou des sensibilités bien particulières : température des aliments ou encore hypersensibilité à certaines textures.

Selon elle, si ce genre de symptômes est présent chez votre enfant, il est fortement recommandé d’aller consulter un médecin traitant pour diagnostiquer un éventuel autisme. En effet, plus l’autisme est diagnostiqué tôt chez l’enfant, puis il peut commencer un traitement avec des professionnels adaptés. L’analyse comportementale est très efficace si elle est mise en place durant les années précédant la scolarité d’un enfant. Pour le futur d’un enfant, il est donc conseillé de s’y prendre le plus tôt possible, comme le rappelle autisme-france.

Un facteur fiable, d’après l’auteure de l’étude

Comme nous vous l’avons dit en introduction, 70 % des enfants autistes ont ce genre d’habitudes. À titre d’exemple, Keith Williams a déjà soigné un enfant qui ne mangeait que du bacon et ne buvait que du thé glacé. Ce genre d’habitude alimentaire, très atypique, serait donc déterminant dans la plupart des cas pour diagnostiquer une forme d’autisme. Également, ils ne faut pas se tromper entre des habitudes alimentaires difficiles, souvent présentes chez les plus jeunes enfants, et un comportement alimentaire bien plus inquiétant. Ces deux catégories ont un régime assez pauvre en diversité, mais la plupart vont en ajouter petit à petit. Les enfants atteints de troubles du spectre autistique vont rester des consommateurs très sélectifs au fil de leur croissance.

Cela s’explique notamment par le fait que les enfants autistes ont des hypersensibilités sensorielles, et n’apprécient guère le changement. Ils ne ressentent donc pas le besoin de s’essayer à de nouvelles habitudes alimentaires, ou à de nouvelles textures. Généralement, ils vont se consacrer à des aliments d’une seule marque, d’une couleur ou encore d’une forme particulière. Malheureusement, la consommation d’aliments comme des bonbons, du pain, ou encore de la restauration rapide peut entraîner des carences nutritionnelles. Cela va ensuite conduire à une perte de poids, à une croissance insuffisante ou encore à une malnutrition. Il convient donc d’y faire attention, comme l’explique le site spectredelautisme.

Selon l’auteure de l’étude, en se basant sur deux études comportant plus de 2000 parents d’enfants, le fait d’avoir des habitudes alimentaires inhabituelles est donc un élément central pour diagnostiquer l’autisme, et le différencier d’autres troubles. « Cette étude a fourni une preuve supplémentaire que ces comportements alimentaires inhabituels sont la règle et non l’exception pour les enfants autistes« , déclare Williams.

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