Cette nouvelle étude menée par des chercheurs américains conclut que le fait d’avoir subi des violences physiques durant l’enfance accélérerait le vieillissement, tandis que les privations alimentaires auraient pour conséquence de ralentir le développement. Explications.
Violences et privations impactent fortement le développement de l’enfant
Publiée dans la revue Biological Psychiatry, cette nouvelle étude d’envergure menée par des chercheurs en psychologie, biologie et médecine des universités de Washington, Columbia et Harvard, démontre que les violences et les privations subies durant l’enfance n’ont pas le même impact sur le développement biologique et le vieillissement cellulaire. Conformément à la théorie évolutionnaire des « histoires de vie », rattachée à la biologie évolutive, certaines ont tendance à l’accélérer et d’autres à la freiner.
L’échantillon de 247 enfants et adolescents âgés de 8 à 16 ans analysé par l’équipe de chercheurs était composé à 48 % de filles et à 52 % de garçons. Et il est apparu que 25 % des participants ont affirmé avoir subi des violences sexuelles, 42 % des violences physiques et 16 % n’avoir pas toujours mangé à leur faim. Une fois associées à des analyses génétiques, les données collectées par les scientifiques leur ont permis d’évaluer l’éventuel décalage entre l’âge biologique et chronologique des sujets.
La théorie des histoires de vie
Non liées à l’origine ethnique ou à l’environnement socio-économique, ces différences de développement se manifestent notamment pas un vieillissement cellulaire plus rapide et un développement pubertaire précoce chez les enfants battus. D’après Katie McLaughlin, auteur principal de l’étude : « Une exposition à la violence dans l’enfance accélère le vieillissement biologique dès 8 ans », ce qui permettrait d’expliquer pourquoi une fois adultes, ceux-ci connaissent des problèmes de santé plus fréquents que ceux qui ont connu une enfance paisible.
La théorie des histoires de vie se révèle être un outil approprié pour expliquer ces disparités de développement. Celle-ci stipule en effet que les êtres vivants modulent leur développement en fonction des dangers, non mortels, auxquels ils sont confrontés durant l’enfance, ce qui peut se traduire chez les enfants battus par une fertilité intervenant beaucoup plus tôt, et un ralentissement du développement biologique chez ceux qui connaissent des privations alimentaires.
Par Yann Contegat, le
Source: Slate
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Catégories: Actualités, Sciences humaines