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Quel est l’endroit le plus isolé de la planète ?

Des endroits qui ne sont que rarement ou presque jamais visités

endroit isolé
— Pavel Skopets / Shutterstock.com

Dans un monde hyperconnecté et technologique, il existe encore des endroits où l’Homme est loin de toute civilisation. Qu’il s’agisse d’une île perdue au milieu de l’océan ou d’un point imaginaire au cœur du Pacifique Sud, ces lieux sont les plus isolés de la planète Terre.

Une île habitée à 2 000 km de toute terre

Tristan da Cunha est un archipel britannique situé dans l’océan Atlantique Sud. Il est composé de six îles, dont une seule est habitée : l’île principale du même nom. C’est l’île habitée la plus isolée du monde, à 2 000 km de Sainte-Hélène et à 2 800 km du cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud.

Une découverte portugaise

L’île a été découverte en 1506 par le navigateur portugais Tristão da Cunha, qui lui a donné son nom. Il n’a pas pu y débarquer à cause d’une tempête, mais il a signalé son existence sur les cartes maritimes. L’île est restée inexplorée pendant plus d’un siècle, jusqu’à ce que le navire hollandais Heemstede y accoste en 1643.

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Une population isolée

Aujourd’hui, l’île compte 257 habitants, qui vivent principalement de la pêche et du tourisme. L’île n’a pas de port naturel et n’est accessible que par bateau, environ une fois par mois. Le seul village de l’île s’appelle Édimbourg-des-Sept-Mers et se trouve sur la côte nord.

Les habitants sont les descendants des premiers colons américains et britanniques, ainsi que des marins naufragés ou engagés qui se sont installés sur l’île au fil du temps. Ils forment une communauté soudée et autonome, qui partage une culture et une langue communes.

L’anglais est la langue officielle et courante de l’île, mais les habitants parlent aussi un dialecte local appelé tristanien. Il s’agit d’un mélange d’anglais du XVIIIe siècle et d’influences écossaises, irlandaises ou sud-africaines. Le tristanien est incompréhensible pour les anglophones extérieurs à l’île.

Un volcan actif

L’île principale est un volcan actif qui culmine à 2 062 mètres. La dernière éruption date de 1961-1962 et a provoqué l’évacuation des habitants vers le Royaume-Uni. La plupart d’entre eux sont revenus sur l’île en 1963, après que les scientifiques ont confirmé que le volcan était éteint.

Les autres îles de l’archipel sont inhabitées et protégées comme réserves naturelles. Elles abritent une faune et une flore endémiques, comme le pin de Tristan ou le manchot gorfou. L’archipel fait partie du territoire britannique d’outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha.

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— © Biodiversity Challenge Funds / Flickr

Un point imaginaire à 2 688 km de toute terre

Le point Nemo est le pôle d’inaccessibilité maritime, c’est-à-dire le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée. Il se trouve dans le Pacifique Sud, à 2 688 km de l’île Maher en Antarctique, de Motu Nui sur l’île de Pâques et de l’île Ducie aux îles Pitcairn.

Un calcul géométrique

Le point Nemo a été calculé en 1992 par l’ingénieur géomètre Hrvoje Lukatela, à partir d’un programme informatique qui a cherché les coordonnées les plus éloignées de trois points terrestres également espacés. Il a été nommé ainsi en hommage au capitaine Nemo, le célèbre personnage du roman Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne.

Le point Nemo n’est pas un lieu réel, mais un point imaginaire défini par des coordonnées géographiques : 48°52′36″S 123°23′36″O. Il n’y a aucun repère visuel ou matériel qui permette de le localiser précisément. Il n’est pas non plus fixe, mais varie légèrement en fonction des mouvements des plaques tectoniques et du niveau de la mer.

Un lieu désertique et inhospitalier

Le point Nemo est un lieu désertique et inhospitalier, où la vie marine est très pauvre. Il se situe dans une zone océanique profonde et froide, où les courants marins sont faibles et les nutriments rares. Seules quelques espèces adaptées aux conditions extrêmes peuvent y survivre, comme des bactéries ou des algues.

Le point Nemo est également loin de toute activité humaine. Il n’y a pas de routes maritimes ni de zones de pêche à proximité. Les navires qui s’y aventurent doivent être autonomes en carburant et en vivres. Les communications radio y sont difficiles, car il n’y a pas de relais terrestres.

Les humains les plus proches du point Nemo sont les astronautes de la Station spatiale internationale, qui orbitent à environ 400 km au-dessus de lui. Ils passent au-dessus du point Nemo environ six fois par jour, lorsqu’ils survolent le Pacifique Sud.

— © Ada Cukminski / Wikimedia Commons

Un cimetière spatial

Le point Nemo est le lieu idéal pour se débarrasser des satellites et des stations spatiales en fin de vie, car il présente le moins de risques de causer des dommages sur la terre ferme ou aux autres engins spatiaux. En effet, la probabilité qu’un débris spatial tombe sur une zone habitée est très faible, et la densité du trafic spatial est très faible au-dessus du point Nemo.

Depuis 1971, plus de 260 engins spatiaux ont été désorbités pour s’écraser au point Nemo. Parmi eux, on peut citer la station spatiale russe Mir en 2001, le télescope spatial européen Herschel en 2013 ou le laboratoire spatial chinois Tiangong-1 en 2018. Ces engins spatiaux ne se désintègrent pas complètement lors de leur rentrée dans l’atmosphère et forment un cimetière spatial au fond de l’océan. On estime qu’il y a environ 3 000 tonnes de débris spatiaux au point Nemo.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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