D’après le rapport d’une organisation de protection de la faune sauvage, l’un des plus vieux éléphants à « grandes défenses » a été abattu par des braconniers dans un parc au sud du Kenya. Le monde n’abrite désormais plus que 25 pachydermes avec de telles défenses.

 

Victime du braconnage

C’est dans le parc national de Tsavo, au sud du Kenya, que Satao II a été abattu. Cet animal était un éléphant « aux défenses géantes » et successeur de Satao I, mort en 2014. Richard Moller, membre de l’organisation Tsavo Trust, indique que le mammifère a sûrement été tué le lundi 6 mars 2017 par une flèche empoisonnée, un mode opératoire discret dont les braconniers sont très friands. « Heureusement, grâce au travail en collaboration avec le service kenyan de la faune sauvage, nous avons trouvé la carcasse avant que les braconniers ne puissent lui arracher l’ivoire », indique Richard Moller. Deux braconniers présumés ont été interpellés par la suite.

Satao II était un vétéran et un ambassadeur. En effet, âgé d’environ 50 ans et doté de deux immenses défenses pesant 50 kilos chacune, le pachyderme a « survécu à de nombreuses sécheresses et probablement à d’autres tentatives de braconnage », explique avec tristesse l’organisation. Dorénavant, le nombre d’éléphants « aux défenses géantes » est de 25 à travers le monde, dont 15 au Kenya. Leur extinction est malheureusement à prévoir si l’ivoire continue d’être autant prisé par les marchés asiatiques.

Le marché de l’ivoire, un business florissant

Bien que ce commerce soit interdit depuis 1989, les braconniers redoublent d’efforts afin de passer aux travers des mailles du filet. Par exemple, si l’animal est mort de cause naturelle, il est autorisé de récupérer les défenses. La motivation est simple : le kilo d’ivoire est vendu 800 euros en moyenne. L’offre et la demande de ce marché sont florissantes. En effet, en Chine par exemple, posséder un objet en ivoire est un signe de richesse.

L’extinction progressive des éléphants d’Afrique

L’immensité du terrain à couvrir afin d’empêcher les braconniers d’opérer rend très compliquée la surveillance des zones. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), nous assistons à l’une des plus importantes réductions de population chez les éléphants d’Afrique depuis 25 ans. En effet, aujourd’hui le continent compte environ 415 000 éléphants, soit 111 000 de moins que lors de la dernière décennie. Malheureusement, le massacre continue au rythme de 30 000 éléphants tués par an, soit 82 spécimens par jour.

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